Publié le 12 avril, 2021

Le développement socioéconomique de la Côte d’Ivoire redonne du dynamisme au l’industries culturel. En matière de vestiges muséables, le pays conserve ses collections. En plus de celles du musée des Civilisations d’Abidjan-Plateau, de celui du Costume de Gran-Bassam, le musée Péléforo Gbon Coulibaly de Korhogo fait de plus en plus attraction, après plus d’une décennie de fermeture.

Au quartier de Soba de Korhogo, l’imposant bâtiment ne passe pas inaperçu ! Construit en terre cuite, il est encore bien résistant bien qu’il soit vieux de près d’un siècle. C’est en tout cas l’apparence qu’il donne ce vendredi 19 mars 2021 quand nous le visitons.

L’intérieur cache une multitude de pièces déposées par des artisans et des chefs de bois sacrés, dit-on. Ainsi, on peut voir dans une salle des masques, des statuettes, des instruments de musique, des costumes, de vielles photographies jaunies de la colonisation à de l’après indépendance, de la poteries, des archives…

 « Nous avons plus de 2000 œuvres qui reflètent la culture du peuple sénoufo », confie notre guide.

C’est en 1992 que ce musée a été inauguré à l’occasion de la deuxième édition d’un festival culturel de l’époque, dénommé Katana Festival. Cet événement culturel était une tribune pour faire connaître les vestiges culturels locaux aux visiteurs venus du monde entier.

Le bâtiment ainsi érigé était celui qu’habitait le patriarche Péléforo Gbon Coulibaly, emblématique chef de canton de la région de Korhogo du temps de la colonisation.

Historique

En 1938, seize ans après son retour de France, le vieux Gbon commence la construction de cet édifice de deux niveaux qui devait servir de domicile pour lui. Il en acheva la construction en 1950 et l’y habita jusqu’à sa mort, en 1962.

Sa chambre meublée d’un tara (lit en bambou) et de chaises sculptées se trouvait au rez-de-chaussée. Aujourd’hui encore les conservateurs du musée conservent cette disposition.  

De 1962 à 1963, la maison sera habitée par son fils Bêma Coulibaly. Après le décès de ce dernier, elle reste inhabitée jusqu’à 1987. Date à laquelle le gouvernement, sous la houlette du Président Félix Houphouet-Boigny, engage des travaux de réhabilitation pour en faire un musée en hommage au patriarche.

Deux ans plus tard, en 1989, le musée Péléforo Gbon Coulibaly était créé, avant d’être officiellement inauguré en 1992.

A cause de la crise militaro-politique de 2002, le musée était resté fermé pendant plus de 10 ans. Ses activités socio-culturelles s’étaient arrêtées. Mais depuis ces dernières années, ce patrimoine culturel a repris du service et glane des visiteurs.

« Le musée Peleforo Gbon Coulibaly est appelé à être un véritable forum culturel, lieu de rencontre entre le passé, le présent et le futur du monde sénoufo », espère notre interlocuteur.

Silué N’Gana

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