La créativité des articles et leurs diversités séduisent des passants et les visiteurs. Les tenues vestimentaires, objets décoratifs, et produits comestibles, couvrent les étals disposés sous des chapiteaux blancs. Cet après-midi dans la cour du palais de la culture de Treichville, les exposantes arborent bonne mine. Placé sous le thème « entrepreneuriat de la jeune fille, gage d’une autonomisation », Le Marché international de l’artisanat (MIA), valorise les créativités féminines d’ici et d’ailleurs.

Après une première édition qui avait réuni une cinquantaine d’exposants, le MIA est revenu avec des innovations. Un village artisanal, consacré aux démonstrations de métiers, un concours pour le meilleur projet et la récompense des meilleures artisanes par secteur d’activités. Néanmoins, la faible affluence des visiteurs afflige les organisateurs. Leur objectif, redonner vie à l’artisane.         

« Dans le temps il n’y avait pas de plateforme dédiée aux créations féminines. La plupart du temps, elles s’associent aux hommes pour mettre en évidence leur savoir-faire. Nous n’avons pas eu l’opportunité de véritablement nous exprimer. Nous voulons démontrés nos compétences, et par seulement en Côte d’Ivoire mais au monde », explique Mme Nina Bouabré, commissaire général du marché. Pour elle, c’est une porte de sortie qui rassemble des communautés. « C’est dans cette optique que nous avons organiser le marché international des artisanes. Ce marché regroupe des artisanes ivoiriennes, et d’autres pays de la sous-région, comme le Mali, le Sénégal, et le Maroc. Nous espérons agrandir cette famille au cours des éditions à venir. Il y a seulement deux conditions pour être une exposante. Être une femme et être une artisane. Et une plateforme mise à disposition pour les formalités d’acquisition de son stand », fait-elle savoir.

Au MIA, on y trouve tout ! textile, agro-alimentaires, bois, plantes… La chambre des métiers, dispose de 8 branches en artisanat. Les plus rependus chez les dames sont le textile présenté sous plusieurs apparats. « Nous avons des produits qui plaisent à ceux qui viennent nous voir. Cela ne donne pas satisfaction, avec la même matière nous essayons de créer d’autres tenues. Ou des accessoires, que le client peut ajouter à son ensemble. Les bracelets, boucles d’oreilles, montres. Ce sont des objets que nous revêtons en pagne », confie Christelle, une exposante.

A quelques mètres, une bâche de vins fait à base de jus de bissap. Une recette façonnée par Mme Kouamé qui est convaincue de son ingéniosité. « À boire ce vin, vous allez penser au vrai vin. Mais la différence c’est l’arrière-gout sucré du bissap qui est indéniable. Depuis l’ouverture du marché, je réussi à attirer des visiteurs. Ils trouvent que c’est bon lorsqu’il goute. Et d’autres qui préfèrent prendre par curiosité », confie-t-elle. Les pates de piment, et les noix de cajou transformées et conservées dans de petits bols en verre. Installés derrière leurs matériels informatiques, des infographistes confectionnent les cartes de visites et autres accessoires. A proximité, des tradi-praticiens disposent de baume faites à base de plantes naturelles. Difficile malgré tout de trouver des consommateurs.

Artisanes présentes, visiteurs absents…

Elles sont dans la consternation quand le sujet du gain est évoqué. Vue les allées entre les bâches pratiquement vides, la commissaire générale n’est pas satisfaite.  « Depuis son ouverture, nous avons des visiteurs certes mais, pas comme nous le voulons. Nous constatons les affluences dans les après-midis tout de même ». Or, ces visites sont sans achats. « La majorité de ces visites sont de simples visiteurs qui viennent seulement découvrir », se désole-t-elle.

Camouflée sous sa chasuble, son chasse-mouche en main, Nadège ne désespère pas « ce n’est pas ma première fois d’exposer à un marché. La plupart dans les premiers jours de l’évènement, il y a moins de personnes. On espère qu’à la fin du marché on pourra tirer gain de nos marchandises », indique-t-elle, confiante derrière son étal de chips banane. « Les femmes sont créatives, rien à voir avec ce que nous voyons habituellement dans nos espaces et habitations. Je demande aux ivoiriens de venir faire le constat », lance Mme Bouabré.

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La première édition du Marché international de l’artisane, a été parrainée par la Première dame de Côte d’Ivoire. Au total 75 femmes de diverses branches artisanales avaient pris part au marché. Conduite par Mme Nina Bouabré, présidente du Réseau des femmes artisanes de Cote d’ivoire (Refaci), la structure s’est donnée pour mission d’initier la jeune fille à l’entreprenariat. Et de prôner les bases d’une bonne structuration des femmes.

Bekanty N’ko

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