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Publié le 8 mai, 2023

De nombreuses femmes souffrent de kystes ovariens. Un kyste de l’ovaire peut rester asymptomatique ou provoquer douleurs du bas du ventre, anomalies des règles, troubles intestinaux ou urinaires. Parfois, il donne lieu à des complications nécessitant une opération chirurgicale urgente. Qu’est-ce que c’est exactement ? Quelles sont les complications possibles ?

Définition du kyste ovarien

Le kyste ovarien correspond à un sac rempli de liquide qui se développe sur ou dans l’ovaire. Les femmes sont nombreuses à souffrir au cours de leur existence d’un kyste ovarien. 5 à 7% des femmes ont au moins développé dans leur vie, un kyste ovarien. Mais les jeunes filles de 10 à 16 ans peuvent être aussi confrontés à ce genre d’anomalie de l’ovaire. Les kystes ovariens, souvent indolores sont très fréquents et rarement graves. 

Différents types de kyste ovariens

Les kystes ovariens fonctionnels

Ce sont les plus fréquents. Ils apparaissent chez les femmes entre la puberté et la ménopause, car ils sont liés aux cycles menstruels : 20 % de ces femmes présentent de tels kystes si l’on réalise une échographie. Seules 5 % des femmes ménopausées présentent ce type de kystes fonctionnels.

Les kystes fonctionnels ont tendance à disparaître spontanément en quelques semaines ou après deux ou trois cycles menstruels : 70 % des kystes fonctionnels régressent en 6 semaines et 90 % en 3 mois. Tout kyste persistant plus de 3 mois est considéré comme n’étant plus un kyste fonctionnel et il doit être analysé. Les kystes fonctionnels sont plus fréquents chez les femmes ayant une contraception progestative (sans estrogènes).

Les kystes ovariens organiques (non fonctionnels)

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Ils sont bénins dans 95 % des cas. Mais ils sont cancéreux dans 5 % des cas. Ils sont classés en quatre types :

-les kystes séreux ;

-les kystes muqueux ;

-les cystadénomes séreux ou mucineux proviennent du tissu ovarien ;

-les kystes liés à l’endométriose (endométriomes) dont le contenu est hémorragique (ces kystes contiennent du sang).

Les symptômes du kyste ovarien

La présence d’un kyste de l’ovaire peut se traduire par divers symptômes :

-des douleurs pelviennes (dans la partie inférieure du bassin) modérées, d’un seul côté du corps, donnant l’impression d’une pesanteur ;

-des anomalies des règles et en particulier des métrorragies (saignement génital survenant en dehors des règles) ;

-une pollakiurie (envies fréquentes d’uriner avec émission de petites quantités d’urine) ou des troubles intestinaux (ex. : constipation) en cas de compression des organes de la région pelvienne par le kyste.

Souvent, le kyste de l’ovaire reste asymptomatique. On découvre sa présence lors d’un examen clinique ou d’une échographie abdomino-pelvienne pour un autre motif.

Diagnostic du kyste ovarien

Le diagnostic se décline en plusieurs étapes :

  1. L’interrogatoire : le médecin traitant (ou gynécologue) interroge la patiente sur ses symptômes et sur ses éventuels traitements en cours. Il note aussi la date de ses dernières règles.
  2. La palpation abdominale : dans la plupart des cas, ce type d’examen ne permet pas de déceler une anomalie.
  3. L’examen gynécologique au spéculum : cet examen permet de vérifier l’état du col de l’utérus. Parfois, au cours de cet examen, le médecin peut décider de réaliser un frottis utérin (prélèvement de cellules sur le col de l’utérus) dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus.
  4. Le toucher vaginal : cet examen permet de rechercher une éventuelle masse, qu’elle soit bénigne (kyste ovarien, fibrome) ou maligne (tumeur de l’ovaire).

Plusieurs examens complémentaires aident à confirmer le diagnostic tels que :

  1. Une échographie couplée à un doppler : l’échographie va ainsi permettre de visualiser et de décrire le kyste (localisation, taille, contenu plus ou moins liquide, paroi fine ou épaisse, présence de cloisons internes) alors que le doppler va servir à analyser les vaisseaux sanguins et la circulation sanguine à l’intérieur du kyste.
  2. Un bilan biologique sanguin : ce bilan va permettre de doser certains marqueurs tumoraux pour caractériser le kyste (bénin ou malin).
  3. Un scanner et/ou une IRM : ces examens sont proposés uniquement dans des cas exceptionnels tels qu’une taille trop importante du kyste ou la suspicion d’une endométriose.

Traitement du kyste ovarien

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La surveillance médicale

Lorsque la patiente présente un kyste fonctionnel ovarien sans complication grave, une simple surveillance médicale est mise en place. Il n’y a pas nécessité d’instaurer un traitement thérapeutique. Cette surveillance médicale consiste à réaliser une échographie afin de vérifier que le kyste disparaît bien au bout des 3 cycles menstruels.

L’intervention chirurgicale

Lorsqu’il y a développement d’un kyste organique et que des complications surviennent, dans ce cas, une intervention chirurgicale (ponction ou ablation selon l’état de sévérité) est nécessaire.

Quelques exemples de complications demandant une intervention chirurgicale en urgence :

  • La torsion de l’ovaire : cette complication survient en cas de kyste « lourd » et qui se manifeste par une importante douleur, accompagnée de nausées ou vomissements.
  • L’hémorragie intra-kystique : cette complication (saignement) se retrouve essentiellement dans les kystes dits fonctionnels.
  • La rupture du kyste de l’ovaire : elle fait suite à une torsion de l’ovaire ou une hémorragie intra-kystique.
  • L’abcès ovarien : cette complication peut intervenir suite à la pratique d’une ponction ovarienne.

La ponction du kyste ovarien

Cette intervention chirurgicale consiste à extraire le liquide (présent à l’intérieur de la poche, définissant le kyste) à l’aide d’une fine aiguille, effectuée par voie endovaginale (en passant à travers le vagin) et échoguidée (guidée par l’échographie).

La ponction est réalisable en cas de kyste contenant uniquement du liquide, ou bien chez les personnes pour lesquelles une opération comporte des risques.

Après l’intervention, une analyse de la substance ponctionnée permet de savoir si des cellules cancéreuses sont présentes. Si c’est le cas, une intervention chirurgicale par cœlioscopie peut se révéler nécessaire.

L’ablation chirurgicale (ou kystectomie ovarienne)

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Elle est indiquée :

  • En cas urgence, c’est-à-dire lorsque le kyste aboutit à des complications (hémorragie intra-kystique, torsion de l’ovaire, etc.) ;
  • En cas de kyste organique ;
  • Pour un kyste fonctionnel qui ne disparaît pas après trois cycles menstruels et qui présente des anomalies (changement de volume, aspect) ;
  • Après une ponction guidée ne réussissant pas à éradiquer complétement le kyste (récidive).

Bon à savoir

Peut-on souffrir d’un kyste ovarien pendant une grossesse ?

Oui. Chez les femmes enceintes, des kystes de l’ovaire sont souvent découverts par hasard, par exemple lors d’une échographie :

-au cours du premier trimestre de grossesse, ils sont le plus souvent fonctionnels et régressent spontanément ;

-aux deuxième et troisième trimestres, ils sont soit fonctionnels, soit organiques, et font l’objet d’une surveillance échographique.

Le risque de complication demeure rare si le kyste est inférieur à 6 cm de diamètre. Généralement, en cas de kyste organique, un traitement est envisagé après l’accouchement. Toutefois, il est possible dès le deuxième trimestre, si le kyste est volumineux ou s’il risque d’entraîner des complications durant la grossesse ou l’accouchement.

SN

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