Publié le 4 avril, 2022

En Côte d’Ivoire, près de 10 % des femmes enceintes souffrent de diabète gestationnel. C’est une forme de diabète qui se déclare pendant la grossesse ou un diabète préexistant qui est diagnostiqué durant cette période. Comment le reconnaître ? Qui est concernée ? Peut-on l’éviter ?

Les symptômes du diabète gestationnel s’avèrent souvent inexistants. Pourtant, identifier cette maladie ou même mieux, la prévenir avant la grossesse permet d’éviter bien des complications pour votre santé et celle de bébé. Interview

Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?

Bien que relativement fréquent, le diabète gestationnel est assez méconnu. En fait, cette forme de diabète se développe pendant la grossesse, généralement durant le 2e trimestre de grossesse. Parfois, il s’agit d’un diabète préexistant jusqu’alors non diagnostiqué. Le diabète gestationnel disparaît normalement après l’accouchement. Le glucose qui vient de l’alimentation traverse la paroi intestinale pour se retrouver dans le sang. Cette augmentation de la glycémie (taux de sucre dans le sang) entraîne la production d’insuline qui va être perçue par les cellules du foie, des muscles et des tissus graisseux, qui vont en réponse se mettre à consommer le glucose ou à le stocker pour un emploi ultérieur. D’où un retour à la normale du taux de sucre dans le sang. En cas de manque d’insuline (donc d’un excès de sucre dans le sang), on parle d’hyperglycémie. Le diabète, quant à lui, est un trouble de la régulation du glucose (glycémie) qui provoque une hyperglycémie chronique.

Qu’est-ce qui provoque le diabète gestationnel ?

Quelles sont les causes du diabète gestationnel ? La grossesse augmente les besoins de la mère en insuline (l’hormone produite par le pancréas pour diminuer la glycémie) d’un facteur de 2 à 3. Cette augmentation est liée à l’équilibre hormonal de la grossesse.

Les causes du diabète gestationnel

Il existe deux cas de figures différents pouvant conduire à un diabète gestationnel : Parfois, le pancréas, qui régule la production d’insuline, ne parvient pas à supporter les changements liés à la grossesse. A partir du 2ème trimestre, le placenta commence à sécréter des quantités plus importantes d’hormones susceptibles de provoquer une insulino-résistance (moindre efficacité de l’insuline en charge de la régulation de glucose dans le sang). Conséquences : une hyperglycémie chez la mère et à partir d’un certain seuil, un diabète gestationnel. « Dans ce cas, le diabète ne donne aucun symptôme », affirme le Dr Yao. D’où la nécessité d’un dépistage ;

Le diabète (de type II et plus rarement de type I) existait avant la grossesse mais n’avait jamais été diagnostiqué. Les signes se confondent souvent avec les désagréments de la grossesse elle-même : fatigue, soif, fréquents besoins d’uriner.

La spécialiste ajoute que « la part de chaque groupe dans la prévalence globale de la maladie n’est pas connue, mais la prévalence du diabète gestationnel (de 1 à 14 % selon les populations) est d’autant plus élevée que la prévalence du diabète de type II en population est élevée ».

Les facteurs de risque du diabète gestationnel

Certains facteurs de risque du diabète gestationnel sont bien identifiés :

Des antécédents de diabète gestationnel lors d’une grossesse précédente, de mort fœtale in utero ou de macrosomie (bébé dont le poids de naissance est supérieur à 4 kg ou 4,5 kg) ; L’obésité ou le surpoids (Indice de Masse Corporelle supérieur à 25 ou 30 selon les études) ;

L’appartenance à certaines origines ethniques (en particulier au Maghreb et en Afrique, le diabète gestationnel est moins fréquent chez les caucasiens). Mais des femmes ne présentant aucune de ces caractéristiques peuvent tout à fait souffrir de diabète gestationnel.

Comment éviter le diabète gestationnel ?

« Une fois la grossesse démarrée, il est impossible d’éviter la survenue des anomalies métaboliques » souligne le Dr Yao. En revanche, les femmes peuvent limiter les risques de diabète gestationnel avant de tomber enceinte en adoptant un mode de vie sain en pratiquant une activité physique régulière (en l’absence de contre-indication médicale) et en ayant une alimentation équilibrée et variée.

Quelques conseils ?

Privilégier les aliments avec un faible index glycémique ; éviter de consommer des boissons sucrées et des boissons dites lights, elles font augmenter le taux de glycémie ; éviter d’ajouter des sources de sucre à vos aliments (miel, confiture, pâte à tartiner…) ; consommer des sucreries avec modération, pas besoin de se priver totalement, mais savoir en prendre à une fréquence et en quantité raisonnables et à intégrer à un repas équilibré ; miser sur les céréales complètes et les aliments riches en fibres ; consommer des fruits (une portion) et des légumes à tous les repas ; manger des protéines, viande, poisson, œuf, en privilégiant les cuissons légères (vapeur, grill…).

Mam Ouattara

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