Lorsque la monotonie s’installe dans un couple, après plusieurs années de mariage, l’homme ou la femme ressent subitement le désire de revivre une seconde jeunesse, et d’avoir un partenaire moins jeune. Ce ressentiment qui se manifeste le plus souvent à l’approche de la cinquantaine est appelé « démon de midi ».
Il n’avait que 17 ans lorsqu’il rencontrait cette femme qui partage sa vie en ce moment. Mathias K. la cinquantaine révolue, s’était pleinement consacré à sa vie de couple jusqu’à l’âge de 42 ans.
« Je ne trichais pas, et je n’avais pas le choix. Je m’étais imposé cela. Ma femme n’a pas pu terminer sa scolarité à cause de moi. Je l’avais engrossé alors qu’elle était sur les bancs. Tout comme moi d’ailleurs. Ses parents l’ont mise déhors, nous avons véçu la galère jusqu’à ce que je trouve un emploi. Je l’ai épousé, et trouvé ensuite un fond de commerce qui lui permet d’être autonme. Elle s’en sort bien. J’ai maintenant la paix du coeur. Après plus de 20 ans de mariage, j’ai quand même le droit de m’amuser. Je ne vous le cache pas j’entretiens des relations avec des filles plus jeunes, mais je m’assure que ma famille ne manque de rien », confie ce père de 3 enfants qui réside à Abobo.
Pour lui, l’attitude qu’il adopte depuis bientôt 10 années découle en partie de la routine, mais aussi de ses fréquentations. Pourtant, il s’agit bel et bien du démon de midi. Selon la Pschologue-thérapeute, Francoise Mariotti interrogée par Santé magazine, « l’expression correspond à une époque ou l’infidélité conjugale était plus visible au masculin, dont le caractère irrépréssible de la sexualité était vu comme prépondérant. Elle évoque aujourd’hui le fait que l’un des deux partenaires, après une vie de couple longue, témoigne d’une lassitude certaine en allant voir ailleurs ».
« Plus de 20 ans de mariage ce n’est pas rien. J’ai véçu tout ce temps avec cette femme qui a été d’ailleurs la seule que je connaissais sexuellement. Mais pour casser un peu la routine, je me retrouve toujours avec des amis de longues dates autour d’un pot. On bavarde, on mange, on boit… J’ai fait le saint jusqu’à maintenant, je n’ai plus vraiment de challenge. Je ne suis pas aussi vieux que ça, je teste des techniques de drague. Je prends des risques… J’avoue que mes amis m’ont aussi motivé à franchir ce pas. Mais, c’est quand même amusant et ça pimente mon couple », affirme ce quinquagénaire peu renseigné sur le démon de midi.
Les cas sont légions. Comme Mathias, nombreux sont ces hommes et femmes victimes du démon de midi qui s’ignorent. « La société en parle rarement et les personnes qui le manifestent ne le savent même pas. Je l’ai découvert au cours d’une recherche, et depuis j’ai compris le comportement de mon père qui ne peut s’empêcher d’entretenir des relations avec des jeunes filles, et faire des enfants ici et là. Il ment, il se soule… il agit en fait comme s’il était un adolescent », Témoigne Didier A. jeune Informaticien, très renseigné sur la question.
Est-ce possible de lutter contre le démon de midi?
A en croire Francoise Mariotti, le démon de midi qui n’est pas nécessairement un passage obligé, correspond à l’usure du couple installé, à une envie de renouveau que l’on n’ose proposer ou scusciter chez l’autre. « Les couples qui ont une vie affective et sexuelle dynamique ne semblent pas passer par là ».
Pour lutter contre, » il faut se faire aider pour examiner les raisons de ces envies soudaines. Il faut discerner si c’est un caprice, un nouvel essai, ou un profond désir de changement avant de rompre.
Tout dépend si la personne qui cède à la tentation de l’infidélité tient à son couple, se dit que cette envie d’aller ailleurs ne durera pas. S’il y a intention de maintenir la relation, une thérapie de couple peut permettre de relancer la vie ensemble », conseille la spécialiste.
Marina Kouakou
