La présidente du Mouvement d’action des jeunes (MAJ) de l’AIBEF sensibilise contre les mauvais comportement des jeunes.

Publié le 25 septembre, 2020

La santé sexuelle est le bien être tant physique, psychologique et physiologique du fait que les organes de reproduction sont en bon état dans leur fonction et leur fonctionnement. Dans cet interview, l’étudiante en Master 1 de communication pour le développement, Sanogo Alima Jeanne, la présidente du mouvement d’action des jeunes de l’antenne Abidjan de l’Association ivoirienne pour le bien-être familiale (AIBEF), dresse l’état des lieux à VoixVoie De Femme.

Pouvez-vous présenter votre structure, le Mouvement d’action des jeunes (MAJ) de l’AIBEF ?

Au sein de l’AIBEF il y a deux volets le volet volontaire et le staff. Nous faisons partie de ses volontaires constitués de deux branches. La branche des adultes (25 et plus) et celle des jeunes (15-24). C’est le volet Jeune qu’on appelle Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ). En notre sein, les programmes sont faits selon les moyens disponibles et selon les défis. Il s’agit des campagnes de sensibilisation, des causeries communautaires, des causeries de groupe, des campagnes médiatiques auprès des jeunes pour la réduction du taux de grossesses en milieu scolaire. Généralement les activités s’étendent sur toute l’année, mais nous mettons l’accent sur les périodes ou les jeunes sont exposés à l’oisiveté (vacances, congés …)

Les actions sont menées dans les écoles, les quartiers, les villages, les endroits de divertissement (plage et maquis), les centres de formation et université. Nous utilisons également les plates-formes virtuelles. La mobilisation se fait  en passant par les responsables de quartier et d’établissements, par les réseaux sociaux et les radios communautaires. Nous utilisons aussi le porte à porte et les crieurs publics en milieu rural.

Que pensez-vous du comportement des jeunes ?

La sexualité chez les Adolescents et jeunes est de plus en plus précoce et leurs pratiques sexuelles sont à risques. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 12-19ans.

Prenons l’exemple du phénomène de la tontine sexuelle, des chats noirs, des tchep (rapport sexuel avec plusieurs individus en même temps). Toutes ces pratiques exposent les jeunes aux dangers liés au Grossesses précoces, grossesses non désirées, Avortements  clandestins. Il y a environ 70 000 adolescents qui meurent chaque année de causes liées à une grossesse ou un avortement.

C’est dans cette optique que  le MAJ initie ces activités. L’AIBEF détient plusieurs projets pour assurer aux Jeunes des connaissances sur leur santé sexuelle reproductive et surtout le respect de leurs droits en ce qui concerne la Santé Sexuelle et reproductive qui englobent la lutte contre les violences basées sur le genre, la promotion du droit à l’accès à la contraception.

Il y a-t-il des avancées ?

Selon les différents rapports du projet Youth connect qui signifie Jeune Connecté (un projet d’éducation des jeunes par l’usage des réseaux sociaux), le MAJ sensibilise le environ 20000 jeunes depuis 2016.

Si je me réfère aux activités et aux conseils donnés à mon entourage, on peut compter une centaine de personnes mais ces chiffres pourraient augmenter si on se réfère aux activités de masse aux projets gérés par l’AIBEF avec le MAJ à savoir les causeries, l’ Education Complète à la sexualité(ECS), le Camp virtuel et ,Youth connect.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Parmi ces difficultés, il y a le manque ou l’insuffisance de financement, les irrégularités dans les financements pour la tenue de nos activités. Le fait que les thèmes liés à la sexualité sont considérés comme tabous pose également problème.  Et puis, il y a aussi l’absence de lois régissant le domaine  de la Santé Sexuelle et Reproductive.

Il faudrait, aborder la question d’éducation sexuelle complète avec les jeunes depuis le bas âge, mettre à la disposition des jeunes sexuellement actifs des méthodes de contraception, et clarifier les valeurs des leaders religieux et leaders d’opinions sur l’éducation complète à la sexualité.

Relatez le cas qui vous a le plus marqué ?

Il s’agit d’une amie qui, en classe de première à contracté une grossesse.  Son père étant pasteur, l’a chassé de la maison quand il a appris la nouvelle. Elle s’est rendue chez l’auteur, mais celui-ci a refusé la grossesse, et les parents du jeune l’ont mise dehors. Elle défilait chez ses amies et ce tout au long de sa grossesse. Elle vivait dans des conditions très difficiles, elle a même essayé d’avorter mais ses tentatives ont échoué. C’est ainsi qu’elle a passé un accord avec l’une de ses tante (qui n’avait pas d’enfants et qui en cherchait), pour qu’elle adopte l’enfant une fois née, ce qui a été fait. Ça fait environ 5ans qu’elle ne va plus à l’école et  n’a aucune nouvelle de sa fille qui est partie au Canada avec sa nouvelle famille.

Cela aurait pu se passer autrement si cette dernière avait eu le maximum d’informations sur l’usage de méthodes de contraception. Ses études n’auraient pas été interrompues et elle n’aurait pas mis sa vie en danger en tentant de recourir à un avortement clandestin, elle n’aurait pas fait ces mauvais choix.

Quels sont vos projets à long terme ?

Nous voulons aboutir à un monde où tout individu, a accès à des services de santé de qualité en matière de santé sexuelle de la reproduction  (SSR) et permettre aux couples de prendre des décisions de manière équitable dans le respect des droits sexuels sans discrimination. À travers un appui technique et financier du gouvernement et en validant la loi sur la Santé de la Reproduction (SR).

Avez-vous un message à véhiculer ?

Oui. Mon message s’adresse aux parents et aux jeunes. Aux parents, je voudrais leur recommander de discuter de sexualité avec leurs enfants dès le bas âge en adaptant le langage à l’âge pour éviter que ces enfants-là se tournent vers leurs amis par peur d’être mal vu par le parent.

Les parents doivent opter pour la communication avec leurs enfants plutôt que pour la violence. Aux jeunes, je voudrais les inviter à faire le premier pas vers les parents si ceux-ci ne le font pas, se tourner vers les Organisations et Associations de jeunes pour avoir le maximum d’informations sur l’éducation Complète à la sexualité, retarder au maximum le premier rapport sexuel, mettre en avant les études , utiliser des préservatifs à chaque rapport sexuel car les préservatifs protègent non seulement des grossesses précoces et non désirées mais aussi des infections sexuellement transmissibles et du VIH/Sida, éviter les Mauvaises compagnies , éviter l’usage de la drogue, la cigarette, éviter l’usage excessif de l’alcool et mener une sexualité Saine.

Réalisée par Marina Kouakou

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