Publié le 11 mai, 2020

De plus en plus de femmes vivent seules la naissance de leur premier bébé. L’assistance d’une maman, d’une tante comme autrefois, se fait de moins en moins. Être maman c’est un plaisir mais avant tout une grande responsabilité.

Dr Serges Ahouman, médecin-pédiatre au CHU de Cocody donne 10 conseils indispensables pour les soins du nouveau-né.

Dès sa naissance, le nouveau-né est exposé à de nombreux risques. Les premiers sont les risques d’infection.

  1. Soins du cordon ombilical et des yeux

Ne jamais couper le cordon ombilical avec n’importe quel instrument non nettoyé (couteau, vielle lame de rasoir), il y a un grand risque de tétanos ombilical, qui est souvent mortel pour le bébé.

En absence de médecin ou de sage-femme et sans instruments stérilisés, par exemple au village ou au campement, on utilisera une lame de rasoir neuve ayant trempé plusieurs minutes dans l’alcool, ou ayant bouilli environ dix minutes dans l’eau potable.

La plaie ombilicale sera nettoyée (alcool, mercurescéine, eau bouillie) et pansée avec une compresse stérile et une bande enroulée autour du ventre. Ce pansement sera changé tous les trois ou quatre jours. Le cordon se dessèche et tombe en 10 jours.

Soins des yeux :  

A la naissance, on mettra quelques gouttes de collyre anti-infectieux pour éviter la conjonctivite.

  • Hygiène quotidienne du nourrisson

Bain quotidien : Le premier bain n’est donné qu’après la chute du cordon. Auparavant, on nettoiera l’enfant avec de l’eau bouillie et du coton ou des compresses. Tenir la tête du nourrisson hors de l’eau de la main gauche et en le nettoyant, y compris la tête, avec l’autre main, ou au moins lavage complet à l’eau et au savon. Bien essuyer l’enfant après le bain, même s’il fait chaud.

Laver le nouveau-né au moins deux fois par jour ; éviter de l’asperger avec la poudre, couper les ongles et les tenir propres pour ne pas qu’il se gratte. Nettoyer les orifices naturels : les yeux, nez, organes génitaux, anus avec du coton propre.L’enfant doit être tenu toujours propre pour éviter les infections de la peau. Chaque fois, nettoyer ses fesses avec de l’eau tiède chaque fois qu’il fait pipi.

  • Habillement

 L’habillement dépend beaucoup du climat. En Côte d’Ivoire, il est très simplifié. L’ennemi est non le froid, mais la chaleur. Il doit être habillé sobrement et quand c’est possible le mettre sous un climatiseur. Les vêtements seront changés très souvent et tenus très propres (les parfums ne sont pas nécessaires).

  • La fontanelle

Située en forme de losange sur le sommet du crâne (souple au toucher), la fontanelle n’est pas une maladie. Son état est important à suivre pour le médecin : elle devient bombante dans le cas des méningites et, au contraire, se déprime dans les déshydratations. Elle se ferme entre 18 et 24 mois.

  • La chambre du nouveau-né  

La maman ne doit pas être loin du nouveau-né. Il doit être dans la même chambre pour que la maman veille sur lui. Cette chambre doit être spacieuse, très propre et convenablement aérée et ensoleillée (sans exagération). Ce n’est pas prudent de laisser un nouveau-né seul dans une chambre à part. Il faut le faire coucher sur le côté. Il faut le faire dormir sous une moustiquaire imprégnée. 

  •  Adapter la température aux variations du climat

Les fenêtres doivent être grillagées pour éviter mouches et moustiques.  L’usage d’une moustiquaire s’impose, surtout en saison chaude. Eviter de mettre bébé en contact avec des personnes malades.                       

  • Contrôle de la santé de l’enfant

Le nouveau-né doit être régulièrement suivi par un médecin ou une sage-femme. Le poids, la taille, l’aspect de l’enfant, la correction de son régime, sont à surveiller etc. Poids et taille sont des repères importants à suivre pour le contrôler du développement harmonieux :

  POIDS TAILLE
Nouveau-né 3,250 kg 0,50m
6 mois (double son poids) 6,500 kg 0,62 m
1 an ( triple son poids) 9 kg 0,72-0,75 m
2 ans 12 kg 0,80 m
  • L’alimentation du nourrisson et de l’enfant

L’aliment du nourrisson est le lait maternel, donné seul dans les six premiers mois. Le lait est fourni normalement par la mère de l’enfant. C’est l’allaitement maternel ou allaitement naturel.  C’est le plus recommandable, le plus facile à pratiquer, parce qu’il permet le meilleur développement de l’enfant en le protégeant au maximum contre les infections. En Côte d’Ivoire comme partout ailleurs en Afrique, toute mère doit allaiter son enfant, sinon elle l’expose aux plus grands risques en particulier les diarrhée graves, toxicose). Par nos temps modernes la reprise de travail de la mère après son congé de maternité rend la présence de l’enfant aux côtés de sa mère difficile. Dieu merci, il existe un appareil en pharmacie pour extraire le lait maternel pour conserver. Mais après six mois, on peut utiliser le lait artificiel.

Allaitement artificiel

On est parfois obligé d’y recourir pour différentes raisons : grave maladie ou mort de la mère. L’allaitement artificiel demande une hygiène rigoureuse. Une véritable surveillance médicale. C’est donc un allaitement plus difficile à pratiquer que l’allaitement maternel. Les pharmacies en offrent. Mais il faut toujours tenir compte des prescriptions des médecins. Les laits concentrés sucrés ou non sucrés ne sont pas recommandés, du fait de leur mauvaise conservation à la chaleur.  Les laits secs sont les plus employés : ce sont des laits complètement réduits en poudre et que l’on reconstitue avec de l’eau bouillie ou minérale. La boite de lait doit toujours être tenue fermée et mise dans un endroit frais. On donne 6 biberons pendant les quatre premiers mois. Ensuite 5, puis 4, à heures régulières.

  • Être très attentive à la poussée dentaire

La poussée dentaire est un phénomène physiologique. Il n’y a pas à s’affoler. Il faut laisser l’enfant connaître son développement. En principe ça n’entraine pas de diarrhée, ni de fièvre. Il a seulement des douleurs au niveau des gencives.

  1. Les vaccins importants à ne pas manquer

Les principales vaccinations se font contre la diphtérie, le tétanos, coqueluche, la poliomyélite, la tuberculose (B.C.G.), la fièvre jaune, la variole. Le B.C.G. est fait à la naissance. Le plus tôt possible. L’hépatite B se fait les trois premiers jours de la naissance. La plupart des vaccinations peuvent et doivent se faire dans la première année. Surtout ne pas oublier les rappels.

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