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Loi Kafala : Un Piège Invisible pour les Femmes Africaines

Nous avons tous été scandalisés, émus jusqu’aux larmes par les vidéos sur les réseaux sociaux, montrant des travailleuses migrantes en détresse dans les pays du Golfe. Ces témoignages poignants, partagés par des femmes africaines victimes d’abus. Quelle est cette loi pour travailleurs immigrant dans les pays du Golfe qui ne protège pas ces femmes ? Comment ce sont -elles retrouvées dans cette situation ? Voiedefemme.net a souhaité réagir et de mettre en lumière les dangers de la loi Kafala, un système souvent méconnu par les travailleuses africaines.

La loi Kafala

La quête de meilleures opportunités pousse de nombreuses femmes africaines à chercher du travail dans les pays du Golfe. Cependant, méconnue de beaucoup, une loi controversée régit les conditions de travail des migrants dans ces régions : la loi Kafala.

La loi Kafala, système de parrainage, lie le travailleur migrant à son employeur pour toute la durée de son contrat. En théorie, elle vise à organiser et à réguler l’emploi des migrants. Toutefois, la réalité sur le terrain est tout autre. Pour les travailleuses africaines, souvent peu informées sur les détails de cette loi, le rêve d’une vie meilleure peut rapidement se transformer en cauchemar.

L’une des principales failles de cette loi réside dans le déséquilibre de pouvoir qu’elle crée. Les employeurs ont un contrôle quasi total sur leurs employés, allant jusqu’à confisquer leurs passeports. Cela rend les travailleuses vulnérables aux abus, à l’exploitation et aux mauvais traitements.

La complicité des agences de recrutement

Malheureusement, de nombreuses agences de recrutement, censées protéger les droits des travailleurs, préfèrent garder le silence sur ces abus.

Ces agences de recrutement jouent un rôle clé dans la migration des travailleuses africaines vers les pays du Golfe. Pourtant, au lieu d’informer les candidates sur les risques et les droits associés à la loi Kafala, elles se contentent souvent de peindre un tableau idéalisé du travail à l’étranger. Leur silence complice contribue à perpétuer un système où les employées sont laissées à la merci de leurs employeurs.

Les histoires de maltraitance sont nombreuses. Des journées de travail interminables, des salaires non payés, des violences physiques et verbales : les récits de souffrance se multiplient. Malgré cela, les agences de recrutement restent passives, souvent plus préoccupées par leurs profits que par la protection des droits des travailleuses.

La sensibilisation sur la Loi Kafala est essentielle

Pour combattre ces abus, une meilleure sensibilisation est essentielle. Les femmes africaines doivent être informées sur la loi Kafala avant de quitter leur pays. Les gouvernements et les organisations de défense des droits humains ont un rôle crucial à jouer dans cette sensibilisation. De plus, il est impératif de réglementer strictement les agences de recrutement pour s’assurer qu’elles respectent et protègent les droits des travailleurs migrants.

Implication des pays d’origine pour la protection des travailleuses africaines

Les autorités des pays africains doivent prendre des mesures pour protéger leurs ressortissantes dans tous les pays où cette loi est appliquée.

Contrôle accru des autorités nationales : Les pays d’origine des travailleuses doivent s’assurer que les candidates sont pleinement conscientes des risques et des droits liés à la loi Kafala. Les défenseurs des droits des hommes et les ONG peuvent être inclus dans les sessions d’informations et de sensibilisation. Les autorités des pays africains doivent renforcer les contrôles et les vérifications avant leur départ. Un recensement des travailleuses pourrait être effectué à l’aéroport avant leur départ.

Protection prolongée par les ambassades : Les ambassades des pays d’origine des travailleuses doivent jouer un rôle proactif dans leur protection. Cela comprend la mise en place de lignes d’assistance d’urgence, si possible des visites régulières aux lieux de travail, et une collaboration étroite avec les autorités locales pour intervenir rapidement en cas d’abus ou de violations des droits des travailleurs. Les listes de départs pourraient ensuite être envoyées aux consulats ou aux ambassades des pays concernés pour un suivi précis et une meilleure protection des travailleuses. Cela garantirait que les ambassades soient informées de l’arrivée de leurs ressortissantes et puissent intervenir rapidement si nécessaire.

Les actions préventives des travailleuses

Avant leur départ, les travailleuses devraient scanner leurs passeports et en confier une copie à un proche. Cela permettrait à leurs familles ou à leurs proches de disposer d’une preuve d’identité et de contacter plus facilement les ambassades en cas de besoin. Les travailleuses devraient également être encouragées à conserver des copies numériques de leurs documents importants sur des plateformes sécurisées en ligne.

La loi Kafala, bien que conçue pour réguler l’emploi des migrants, s’avère être une source de vulnérabilité pour les travailleuses africaines. La méconnaissance de cette loi, combinée au silence complice des agences de recrutement, expose ces femmes à des abus. Il est temps de briser ce silence et de garantir une protection véritable pour toutes les travailleuses migrantes.

MameSy

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