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«Nahoua Fodonon»: La transformation de l’anacarde est son affaire

La transformation des produits locaux est souhaitée par le gouvernement ivoirien. « Nahoua Fodonon » est l’exemple à suivre.

Il n’a pas connu l’ambiance d’un amphi théâtre. Il n’a jamais logé dans un campus universitaire. Ni cours magistraux, ni travaux dirigés. Même la sensation du port d’une blouse pour les travaux pratiques lui est inconnue. Mais Nahoua, qui est de l’ethnie fodonon, s’est lancé dans la transformation de l’anacarde. Et cela lui réussit bien.

Nahoua n’a pas eu la chance de faire de grandes études. Nahoua n’a que le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE). Obtenu en candidat libre. Mais il est ambitieux. « J’ai toujours eu en idée de transformer une de nos cultures. Je me suis organisé pour participer à tout salon qui traite de l’agriculture. A ces rendez-vous j’ai eu l’occasion d’échanger avec des techniciens, des industriels, l’Anader ». Nahoua s’est fait connaître par les spécialistes en agriculture que sont l’Anader et le conseil coton-anacarde. Il est devenu un centre d’intérêt.

« Lorsqu’il y a des formations quelque part, le conseil coton-anacarde ou l’Anader m’informe et je m’y rends avec mon lot de questions. Et très souvent ils assurent mon transport pour la formation », affirme l’industriel.

Ph: VDF/Sékongo

« Nahoua Fodonon », c’est son surnom dans la zone, s’est nourri de toutes ces formations et s’est senti prêt à prendre le chemin pour réaliser son ambition. Et comme dieu s’est faire les choses, l’ancien tenancier de buvette apprend que la banque mondiale veut aider des organisations ou coopératives pour la transformation des produits locaux. L’ambitieux entame les démarches pour être retenu pour le financement. Suivi par l’Anader, Nahoua et ses amis créent une coopérative et postulent pour un financement. Entre temps Nahoua, qui transformait déjà l’anacarde de manière rudimentaire, continuait à faire sa propre promotion. A toutes les rencontres, le Fodonon envoyait des graines d’anacarde transformés dans sa cabane de fortune sous forme d’amuse-gueule. Tout le monde prenait plaisir à en manger.

Ph: VDF/Sékongo

Est-ce que cela à jouer dans l’affaire ? Ce qui est sûr c’est que la coopérative de Nahoua et ses amis a été jugée apte pour le financement. Un site est acquis et des installations y ont pris forme.

« Depuis 2020, j’ai décidé de ne plus vendre l’anacarde que je produis sans le transformer », affirme « Nahoua Fodonon ». Qui achète aussi la production de son papa, sa maman et de son oncle. « J’achète l’anacarde produit par mes parents. J’achète à un prix plus élevé que le prix d’achat fixé. Mon prix d’achat est toujours supérieur au prix pratiquer officiellement », affirme fièrement l’industriel. En fait « Nahoua Fodonon » est bien organisé. Un équipe de production ainsi qu’une comptabilité bien tenue. Toutes les décisions sont prises après concertation.

Amande grillé ou non grillé, entier ou en brisure, patte de graine d’anacarde. Ce sont des produits qu’on trouve à la boutique, située à Sinématiali. Les graine d’anacarde sont cuits à la vapeur, décortiqués, nettoyés et soit grillés au four au conservé de manière naturelle. « Je préfère plus les naturels que les grillés ». Ces propos sont d’un chef de service à la Lonaci. Le chef de service vient de commander jusqu’à sept kilogrammes d’amandes, deux naturels et cinq grillé. « J’adore ces amandes très naturelles. J’en ai toujours dans la voiture », affirme avec joie le cadre de la Lonaci.

Ph: VDF/Sékongo

Le producteur lui-même préfère le naturel. Certaines grandes surfaces, des revendeurs et des particuliers commandent les amandes. Nahoua fait sa provision de graines d’anacarde pour toute l’année. Ainsi l’industriel est certain de pouvoir satisfaire toutes les commandes pendant l’année. Le mois de janvier étant le mois de repos pour toute l’équipe. Sauf en cas de commande spéciale.

« Nahoua Fodonon » bénéficie en effet de la politique menée par l’Etat dans ce secteur d’activité. Il est décidé qu’après chaque campagne d’anacarde, la transformation sur le plan locale soit privilégiée. Les industriels locaux font d’abord leurs provisions de l’année et le surplus va sur le marché international.

Nahoua emploie près de huit personnes en fonction de la commande. Nahoua est un exemple. « Nahoua Fodonon » doit être soutenu car il fait sa production dans des conditions encore rudimentaires.

Sékongo Naoua

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