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Le marché de l’eau conditionnée est un phénomène récent en Afrique. La vente de l’eau en sachet a pris des proportions et soulève des questions.

L’eau est un élément vital pour l’homme et son environnement. L’homme peut rester plusieurs jours sans manger, mais il lui serait difficile de passer plus de trois jours sans boire de l’eau. L’eau est source de vie, par son caractère indispensable et surtout pour la place qu’elle occupe dans notre vie de tous les jours. L’importance de l’eau est prépondérante.

 La consommation d’une eau insalubre a de graves conséquences sur la vie des êtres vivants. C’est pourquoi l’accès à l’eau potable pour tous constitue un enjeu politique, économique et social. La qualité de l’eau que nous consommons a une incidence, directe ou indirecte, sur la santé des consommateurs. Une étude de l’Organisation mondiale de la santé, publiée en 1992 et 1996, révèle que 80 % des maladies présentes dans l’environnement sont d’origine hydrique. Or, depuis quelques années l’eau est commercialisée conditionnée en sachets. Ce phénomène rencontre un franc succès. Pratique, rafraîchissante et peu coûteuse. La vente de l’eau en sachet a pris des proportions depuis quelques temps. La vente d’eau en sachet a augmenté depuis l’année 2000 en Côte d’Ivoire. C’est le boom dans ce secteur d’activité. Plusieurs fabriques d’eau conditionnée en sachet ont vu le jour sur toutes l’étendue du territoire ivoirien. Echappant ainsi à tout contrôle.

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Aujourd’hui, on voit partout une multitude d’emballages d’eau à tous les coins de rue. Cela interpelle sur la qualité de ces eaux. Une multitude de marques ont envahi le marché et se font une concurrence déloyale. Les populations sont à leur merci car personne ne sait la provenance de cette eau en sachet que nous buvons au coin de la rue. Même si en 2017 on a assisté à l’interpellation d’une quarantaine de personnes, dans la commune d’Adjamé, par les éléments de la Brigade de Salubrité de l’agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur). Il s’agissait d’un important réseau de fabricants d’eau en sachet au marché Gouro. Ces personnes, animés uniquement par le gain, recueillaient directement l’eau du robinet ou dans des grands futs de 1000 litres. A l’aide de machines artisanales ils la mettaient en sachet, sans aucun traitement préalable. Le bruit a couru.

Aujourd’hui, c’est plusieurs usines de conditionnement qui ont vu le jour. Quelles sont les conditions de création d’une telle unité ? Les ministères concernés par ce secteur d’activité entreprennent-ils des actions pour protéger les populations ? Connait-on le nombre de fabrique d’eau conditionnée en sachet ? Et pourtant un décret existe.

Il s’agit du décret 2013-327 du 13 Mai 2013 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention, de l’utilisation des sachets plastiques.
Qui va sauver les populations ?

Sékongo Naoua

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