A la fin d’un cycle de formation, chaque étudiant doit effectuer un stage pour valider son diplôme. Mais le trouver reste encore difficile pour bien d’étudiants. Souvent, il faut mettre la main à la poche.
Oumar, 25 ans, n’a pas encore validé son diplôme. Étudiant en gestion commerciale, il a pourtant réussi son Brevet de technicien supérieur (BTS), fin 2019. « Je n’ai pas encore trouver de stage pour faire valider mon diplôme », révèle-t-il, ajoutant avoir fait la demande dans plusieurs sociétés…
Comme Oumar, ils sont bien nombreux, les étudiants, en fin de cycle, qui peinent à trouver un stage école pour faire de leur diplôme une clé pour rentrer dans le marché du travail.
« Après le BTS, j’ai postulé à plusieurs offres de stage pour la validation de mon diplôme. C’est ainsi qu’une entreprise située aux Deux-Plateau m’a appelé pour un entretien. Ma joie a été éphémère », se souvient Christine, étudiante en gestion commercial.
Cette forte demande de stage a ouvert une sorte de marché juteux pour certaines entreprises qui ont décidé de proposer des stages payants. « C’est connu de tous. Il existe de nombreuses entreprises qui se font beaucoup d’argent sur le dos des étudiants en quête de stage », confirme Christine, assistance dans une entreprise de la place. Avant d’avoir son diplôme validé, elle se souvient de ces aventures durant sa recherche de stage.
« Au cours d’un entretien, j’ai été informé que mon stage comprend deux parties. Une partie stage et l’autre formation. Pour pouvoir bénéficier de cela, je devais payer 175 000 F CFA », révèle-t-elle. Ajoutant que faute de moyen, elle a dû abandonner.
L’autre difficulté à laquelle s’exposent les étudiants, c’est la traite. Les jeunes filles sont très souvent l’objet de harcèlement sexuel. Certains responsables d’entreprise n’hésitent pas à exiger des faveurs sexuelles à certaines aux étudiantes, en échange du stage. « J’ai été plusieurs fois victime de harcèlement. Il y’a des chefs entreprises qui m’ont demandé de leur livrer mon corps pour le stage », confie Anicette Kanga , admissible d’une licence à l’université virtuelle de côte d’ivoire (UVCI). Pour la jeune dame, sans relation, le premier stage est un véritable casse-tête chez la majorité des étudiants en Côte d’Ivoire.
Et quand bien-même, ces étudiants parviennent à trouver leur stage, d’autres obstacles se dressent devant eux. Ils peuvent se retrouver dans un poste qui n’a rien à voir avec leurs spécialités. « Je suis infographe. J’ai été retenu à mon stage en tant que tel. Jusqu’à présent, je n’avais pas un maitre de stage. Au cours du stage, je me suis retrouvé au poste de Community Manager. Plus les jours passent, l’entreprise ne me donne plus de tâche. Je suis devenu une coursière. Le matin, je vais acheter leur petit déjeuner, à midi leur déjeuner et à 16h leur goûter », s’inquiète Anicette, étudiante. Révélant que les contrats signés avec les stagiaires ne sont généralement pas respectés.
Certaines entreprises proposent des rapports de stage déjà conçus. A l’arrivée du stagiaire, on met ce rapport ‘‘passe partout’’ à sa disposition. Comme le témoigne Christine.
« J’ai eu un stage dans une entreprise au Plateau. Dès le premier jour, j’avais mon rapport de stage déjà prêt. J’étais heureuse car j’allais soutenir sans réfléchir. Mais les jours qui ont suivis, le responsable de l’entreprise me demande de trouver trois clients pour l’entreprise commerciale. Faute de quoi, je devais verser la somme de 30 000 F.CFA à l’entreprise pour dédommagement. Une sorte de chantage. Mais j’ai fini par comprendre que la somme qu’il me demandait était, en fait, le prix du mon rapport de stage. J’ai dû abandonner », témoigne-t-elle.
Mr Aka Patrick Melèdge expert international en management des organisation directeur générale du cabinet international Africa succes Consulting, comprend toutes ses difficultés auxquelles les étudiants en fin de formation font face. « Les entreprises recrutent des stagiaires suivant leurs besoins. Cela limite dans un premier temps le nombre de stagiaire qu’une entreprise est capable d’absorbé par an », fait remarquer le spécialiste. Le rythme de construction des entreprises est très lent par rapport aux nombres d’étudiants qui sorte des écoles chaque année. Il pointe également du doigt la qualité de la formation. « Les étudiants arrivent sur le marché de l’emploi avec un contenu uniquement théorique. Et même ce contenu théorique, très souvent, laisse à désirer. Les diplômes ne correspondent pas toujours au marché de l’emploi », explique M. Aka.
C’est également l’avis de Djagoné B, Directeur général d’une entreprise de la place. «Les écoles ne produisent que des diplômes. Ils ne forment pas les diplômés. On se contente d’enseigner les jeunes pour l’obtention d’un diplôme au lieu de les former pour faire valoir le diplôme. Cela joue en défaveur des jeunes », dénonce M. Djagoné. « Nous, employeurs recherchons les mains d’œuvre de qualité. Par contre les écoles produisent la quantité. C’est un peu cela qui occasionne les difficultés de la recherche de stage », se défend-t-il.
Pourtant il y a des solutions , selon Aka Patrick Melèdge, expert international en management des organisation, directeur général du cabinet international Africa Succes Consulting. » Je leur conseille, lorsqu’ils viennent vers moi , de prendre leur destin en main. Si les entreprises ne vous donnent pas de possibilité , cherchez à prendre attache avec des cabinets de formation sérieux qui vous offrent de plus en plus la possibilité d’améliorer votre employabilité. il faut pouvoir se démarquer en frappant à la porte des cabinets sérieux qui vous permettre de vous perfectionner. »
Audrey Apie