Plusieurs jeunes filles se posent la question sur l’origine des mèches. Certaines religions vont jusqu’à interdire le port des mèches à leurs fidèles. Vu parfois comme un objet de possession diabolique, les mèches sont néanmoins en vogue de nos jours.
Auparavant réservées aux stars, les mèches sont devenues accessibles aux femmes et aux jeunes filles qui les portent lors des cérémonies de mariage ou de baptême. La majorité de la gent féminine utilise ses artifices pour se rendre belle. Les mèches existent sous plusieurs formes. On parle de mèche artificielle ou synthétique, de mèche naturelle et semi-naturelle. Elles se présentent sous forme de tissage, postiche, tresse, extension ou perruque. La grande question qu’on se pose est celle-ci : D’où proviennent les mèches ?
La matière première des mèches à base de cheveux humains est récupérée sur des femmes indiennes et leurs enfants qui vendent leur tignasse. L’Inde est le premier fournisseur mondial de mèches. Directement prélevés, les cheveux sont vendus aux industriels et aux grossistes. Les fabricants, pour l’essentiel basés en Inde, sont spécialisés dans la fabrication des cheveux traités chimiquement ou synthétiques à destination de l’Europe, des Etats-Unis et de l’Afrique.
En dehors des mèches naturelles, la Chine fournit au niveau mondial des mèches artificielles.
Les mèches synthétiques ou artificielles sont les plus répandues dans les salons de coiffure et boutiques. « Ces mèches se vendent à des prix abordables et leur durée de vie varie entre deux semaines à un mois », nous informe Mariama, rencontrée dans son salon de coiffure au Plateau-Dokui. Dans sa boutique de mèche au Marché Cocovico, Ahmed s’est montré plus ouvert et plus instructif. « Les semi-naturelles sont un mélange entre des cheveux naturels, écaillés et des fibres synthétiques ou parfois des fibres animales (crin de cheval, yack ou poney…). Ces mèches enduites dans des bains de silicones ou d’acide pour les rendre propre à la consommation, ont un aspect soyeux et brillant », enseigne-t-il.
Par contre les mèches naturelles sont vraiment naturelles. Très proches des cheveux de type européens, les mèches naturelles sont des cheveux vierges conditionnés et livrés sans aucun traitement, en dehors du nettoyage, du tri et de la désinfection. Aujourd’hui, la majorité des mèches naturelles pour tissage et extensions proviennent des cheveux indiens qui ont l’avantage d’allier souplesse et résistance. Ces mèches sont plus coûteuses.
En Afrique, les femmes dépensent beaucoup d’argent par an pour l’entretien de leurs cheveux. Mais une autre forme commence à prendre le pas. En effet, au lieu de s’adonner à l’achat de mèches naturelles à des coûts élevés, certaines personnes (hommes ou femmes) ont l’intelligence d’utiliser leurs propres cheveux. « J’ai laissé pousser mes cheveux. Je les ai enlevé, traité et en faire différents tissages. J’entretiens ses tissages et je les utilise quand j’en ai l’envie », nous raconte, toute fière, Patricia, une cliente rencontrée dans un salon de coiffure à Angré-Petro Ivoire. Comme elle beaucoup de personnes commencent à adopter cette technique qui met à l’abri de tout risque.
SN
