Publié le 4 janvier, 2022

Elles sont de plus en plus nombreuses les jeunes filles qui écourtent leur cursus scolaire à cause d’une grossesse non désirée. Etre maman bien avant ses copines, ça arrive. Qu’il s’agisse d’une surprise ou d’un projet de vie, un bébé bouleverse toujours le quotidien, d’autant plus quand sa propre enfance n’est pas très loin.

Les grossesses en milieu scolaire qui reste de nos jours un sujet d’actualité, nous interpellent tous. Selon un rapport de l’OMS publié en 2012 près de 16 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans accouchent chaque année dans le monde. Ce qui représente 11% des naissances à l’échelle mondiale. En Côte d’Ivoire, durant l’année scolaire 2020-2021, 5000 cas ont été enregistrés. Pour beaucoup, cela résulte du fait de l’incapacité des jeunes à contrôler leur sexualité sous le regard impuissant de leur parent ; Cependant les conséquences néfastes liées à ces phénomènes méritent une attention toute particulière. Quelles en sont les causes et les conséquences de ce phénomène ?

Causes

La grossesse précoce est celle qui a lieu avec des filles et des adolescentes. À partir de la puberté, le corps de la fille subit des transformations suite auxquelles elle devient une femme capable de reproduire sexuellement. Cependant, cela ne veut pas dire que la fille soit prête et encore moins préparée pour vivre la maternité. Véritable problème de santé publique quel en sont les causes : La famille restera toujours la base de l’éducation d’un enfant comme le traduit si bien ce proverbe Chinois je cite : » Quand l’enfant quitte la maison, il emporte la main de sa mère ».
L’une des causes majeur de ce problème est la pauvreté qui frappe bon nombre de cellules familiales en Afrique en particulier. Sans ressources pour répondre aux besoins de leurs progénitures ces dernières s’adonnent parfois à des pratiques immorales pour pouvoir survivre sur les bancs de l’école ou se mettre au diapason que les autres jeunes filles issues de familles aisées. La quête du gain facile, l’ignorance, l’accès difficile aux contraceptifs, un manque criard d’éducation à une sexualité responsable dans les écoles, et en famille en sont aussi l’une des causes.

Conséquences

Lorsqu’une élève est enceinte, elle constitue un véritable problème pour elle-même, pour ses parents, un handicap pour ses études. Les conséquences sont de plusieurs ordres.

Au plan sanitaire, le corps de la jeune fille n’est pas préparé à recevoir un fœtus, surprise par cette grossesse, elle est en position de future mère. Cela crée en elle des changements. Le corps est-il bien développé pour garder un fœtus ? Sinon cela peut avoir des conséquences sur le développement du futur bébé. Pour la santé psychique la jeune fille sous les regards malveillants de son entourage, rentre dans un état profond de soucis chose qui peut s’achever par des troubles mentaux.  Dans la plupart des cas de grossesses en milieu scolaire, le premier réflexe est de procéder à un avortement clandestin ce qui entraine des conséquences comme la stérilité, des troubles obstétricaux voire même la mort.

Au plan moral, l’honneur d’une fille, c’est lorsqu’elle est un exemple pour ses camarades et une valeur pour ses parents. Mais lorsqu’une élève est enceinte, elle devient la risée de toute la communauté et un objet de honte pour sa famille. Toutes les religions condamnent les rapports sexuels avant le mariage, donc les parents de cette fille ressentent un échec personnel sur l’éducation qu’ils auraient dû donner à leur progéniture et deviennent très durs avec cet enfant.

Au plan scolaire, l’élève qui tombe enceinte peut continuer de suivre les cours pendant quelques mois encore, mais sera contrainte à abandonner et le meilleur des cas, elle va perdre une année scolaire, voir rater un examen, mais si elle n’a pas été bien suivie, la déscolarisation devient inévitable. Mais si le suivi est bien fait, elle pourrait reprendre les classes et faire preuve de conscience pour revenir à un bon niveau et réussir normalement.

Quelques solutions !

S’il y a une chose à faire pour l’Etat et les Ongs, c’est la sensibilisation des acteurs de l’école par l’organisation de nombreuses campagnes de sensibilisation sur le sujet. Aussi, il faut que le ministère de tutelle divulgue et fasse appliquer les textes en vigueur sur le phénomène et introduise les questions liées à l’éducation sexuelle dans le programme de formation. La dénonciation, le lobbying pour lutter contre l’impunité et la mise en place des comités de veilles au sein des établissements, sont autant de mesures qui pourraient faire pencher la courbe.

Dans tous les systèmes éducatifs, l’un des principaux défis est le maintien des filles à l’école. Il est donc temps d’interpeller les décideurs à divers niveaux pour prévenir et limiter les conséquences malheureuses de ce phénomène.

Djolou Chloé

1 Commentaire

  • par Mamesy
    Publié janvier 4, 2022 5:11 pm 0Likes

    Bon article. Ce problème de la grossesse en milieu scolaire revient dans tous les discours encore et encore… Posons nous les bonnes questions… Il s’agit avant tout de la grossesse d’une mineure, que dit les lois Ivoiriennes à ce sujet ? Si la mineur est scolarisée quelles dispositions prendre ? Au niveau de sa famille leur responsabilité est totale. Le responsable de la grossesse doit être mis face à ses responsabilités si est mineur ses parents répondent de lui. L’école est comme un employeur, l’école ne peut pas pas exclure la jeune fille, la loi protège la femme enceinte. Aujourd’hui il faut repenser la gestion de la grossesse en milieu scolaire. Merci de revenir sur le sujet.

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