Publié le 5 octobre, 2021

En Côte d’Ivoire, garages ou autres lieux de réparation de véhicules cohabitent avec les populations dans les villes. Au-delà des nuisances sonores, les déchets rejetés dans ces installations sont tout aussi nocives pour les riverains.

Abobo. Nous sommes à la Casse. Il est 10 heures ce jeudi 30 septembre 2021. Ici la ferraille cohabite avec des populations totalement résignées. La voie expresse qui jouxte le quartier est rétrécie par les véhicules qui occupent pratiquement les trottoirs. A l’intérieur de cet espace de 18 hectares que se partagent, mécaniciens, commerçants et résidents, les ruelles boueuses par endroit sont noires. « Ce sont les huiles de vidange. Les mécaniciens versent ces huiles qu’ils ne peuvent plus utiliser sur la route. Et quand il pleut, ça se mélange à la boue », confie Seydou Koné, jeune mécanicien travaillant dans cet espace…

La Casse d’ Abobo est certes une zone qui concentre presque toutes les activités de l’automobile. Mais à Abidjan, les garages anarchiques se comptent dans toutes les communes. Toute chose qui met en danger les populations riveraines, mais également l’environnement, selon le professeur Yapo Bernard, sous-directeur du laboratoire centrale environnement du Centre ivoirien antipollution (CIAPOL). « Il faut recaser les garages ; les ferrailleurs, et tous ceux qui produisent les déchets électronique », plaide le M. Yapo. « Il faut une sensibilisation pour amener à trouver des sites à ses activités.  Des ferrailleurs parmi les populations, des cimenteries, des entités de productions de béton parmi les populations », regrette l’expert.

M. Yapo invite à ne pas minimiser l’impact de ses huiles de vidanges rejetées dans les garages anarchiques. Il compare même ces déchets à ceux du Probo Koala, du nom de ce vraquier, battant pavillon panaméen qui avait déversé, en 2006, environ 600 tonnes de déchets pétroliers appartenant à la multinationale Trafigura. Faisant officiellement 17 morts, et des dizaines de milliers de victimes.

« Le Probo Koala, c’était des déchets de raffinage. Les déchets type Probo Koala sont sur territoire nationale. Non. Nous avons nos raffineries, nos mécaniciens qui font des vidange … Toutes ces huiles usagées que nous rejetons sont aussi des résidus de type Probo Koala », a prévenu le professeur Yapo. « Il n’est pas bon que les industries se mélangent aux populations. Il faut promouvoir des zones industrielles, des zones déclassées, dédiées aux industries. Distants des lieux d’habitation. Un industriel ne peut pas venir violer le territoire des habitations, de même qu’on ne doit pas accepter que habitations en zone industrielle ».

Le CIAPOL, gardienne des matrices ( l’eau, l’air et le sol), espère que toutes acteurs s’implique dans la protection de l’environnement. Pour le sous-directeur du laboratoire centrale environnement tous les décideurs doivent ‘’mettre la main à la pâte’’ pour éviter de mettre en danger les populations. « La question de la protection de l’environnement est une préoccupation qui concerne tout le monde et de façon individuelle. »

C’est une affaire de conscience écho citoyenne. Une rééducation des masses.

Nous sommes-là pour accompagner le développement. C’est le rôle de l’administration.

Le Ciapol, gardien des matrices de l’environnent… Nous contrôlons les écarts… et poussons les uns et les autres à se mettre en conformité environnementale.

Des industriels qui s’installent frauduleusement dans des quartiers. Et qu’on découvre après dénonciation des populations. Après avoir commis pas mal de gâchis. Et l’impact environnemental peut être irréversible….

Tout le monde doit accompagner le CIAPOL. Et chaque ivoirien soit le surveillant de la pollution. Et qu’on dénonce tous les fraudeurs. Nous avons un numéro vert.

C’est avec l’avènement du Probo Koala que les Ivoiriens ont su que la pollution pouvait tuer et que le CIAPOL existait pour lutter contre ce type de situation.

Chaque jour nous recevons des plaintes qui nous permettent de dénicher les brebis galeuses.

Les plaintes entre les populations elles-mêmes (eaux usées, refoulement des eaux de ménage et à travers le réseaux d’assainissement.)

Nous les orientons vers l’ONAD.

Les plaintes entre les populations et les industriels. Mais ces plaintes commencent à baisser depuis un moment…

Il y a 10 ans ont pouvait chiffrer par mois une dizaine de plainte. La fréquence a diminué.

Probo Koala

Nous avons caractérisé les déchets, la gestion de la pollution, la décontamination des sites, la déclaration officielle du gouvernement pour annoncer la fin de l’opération par le ministre Allah Kouadio Rémy et c’était après les investigation de la PNUE qui a conduit un audit environnemental pour voir s’il y avait encore des traces. Mais on s’est rendu compte que les effets du Probo Koala sont atténués. Les effets sont atténuée et la pollution a été circonscrite et gérée.

Mais pas au plan social où cette affaire a marqué les populations. Tous les Ivoiriens.

Donc il n’y a plus rien a craindre ?

Le Probo Koala, c’était des déchets de raffinage. Et vous savez que la Côte d’Ivoire fait aussi des produits pétrolier. Donc on a notre Probo Koala interne.

Les déchets type Probo Koala sont totalement absent du territoire nationale. Non. On a nos raffinerie, nos mécaniciens qui font des vidange … Toutes ces huiles usagées que nous rejetons sont aussi des résidus de type Probo Koala.

Il faut recaser les garages ; les ferrailleurs, les déchets électronique…

Il faut une sensibilisation pour amener à trouver des sites à ses activités.

Des ferrailleurs parmi les populations, des cimenteries, des entités de productions de béton parmi les populations…

Il faut réglementer. Il n’est pas bon que les industries se mélangent aux populations.

Il faut promouvoir des zones industrielles, des zones déclassées, dédiées aux industries. Distants des lieux d’habitation.

Un industriel ne peut pas venir violer le territoire des habitations, de même qu’on ne doit pas accepter que habitations en zone industrielle.

C’est une affaire de conscience écho citoyenne.

Une rééducation des masses.

Nous sommes-là pour accompagner le développement. C’est le rôle de l’administration.

Le Ciapol, gardien des matrices de l’environnent…

Silué Fatogoma

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