Publié le 7 février, 2022

Et pourtant ! Tout semblait bien décidé ce lundi 12 août 2013, entre le gouvernement et les opérateurs de l’Industrie des sachets plastiques pour faire de la capitale économique ivoirienne une ville moderne, sans déchets plastiques. À travers la signature du décret n°2013-327 du 22 mai 2013, portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques, l’Etat ivoirien voulait éviter la nuisance de ces sachets plastique en Côte d’Ivoire.

« Nous réaffirmons la volonté du gouvernement de faire en sorte que la nuisance dans l’application de ce décret soit modérée. Ce décret est une nécessité et il sera appliqué dans tous ses aspects », avait-il annoncé Allah Kouadio Remi, ministre d’alors de l’Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable.

Depuis cette date donc, le contrôle fut systématiquement effectué au niveau des grandes surfaces, des magasins, des superettes et autres. Trois ans après, la nouvelle ministre de la Salubrité de l’époque, Anne Désirée Ouloto, avait salué les ‘’avancées’’ qu’elle a qualifié de notables avant d’avouer sa satisfaction en demi-teinte.

 « Si vous me demandez si je suis satisfaite, je vous dis oui et non. Oui, parce que nous avons pris des engagements, satisfaite parce que tous ceux qui fabriquent ces sachets savent que, s’ils les fabriquent, ils sont dans la clandestinité. On ne trouve plus des petits sachets non réutilisables aux caisses des grandes surfaces. Il n’y en a plus dans les zones industrielles. Des entreprises qui fabriquent, ont entrepris des initiatives pour leur reconversion en se tournant vers d’autres secteurs d’activité, c’est donc un acquis », avait-elle déclaré.

A l’en croire, les seuls fabricants des sachets plastiques, sont quelques cas isolés dans leur domicile.

Or sur le terrain, la vérité est toute autre. Le constat est bien alarmant. Les sachets plastiques, de toutes les couleurs, sont bel et bien de retour dans la capitale économique ivoirienne. Du moins, n’ont jamais disparu d’Abidjan. Toutes les rues abidjanaises sont jonchées de déchets plastiques.

Pis, les autorités elles-mêmes ne respectent pas les décisions qu’elles ont librement prises. Lors des meetings et autres rencontres avec les populations, les gouvernants et élus du peuple, n’interdisent pas aux organisateurs d’acheter les produits avec sachets plastiques. Les sachets à eau et autres emballages foisonnent les lieux comme pour montrer la culpabilité de ces derniers.

Tous coupables

En vérité, la Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie de cette situation. Et même n’est pas sûr de s’en sortir de sitôt. Pourtant les pays comme le Ghana et la Rwanda ont réussi à mettre fin à l’utilisation de ce puissant destructeur de l’environnement que sont les sachets pays se sont attelés à démanteler toutes les sociétés y compris les particuliers fabricants de ce produit.

Malheureusement, en Côte d’Ivoire, personne n’est disposé à respecter cette décision. A commencer par l’Etat lui-même qui est très passif sur le sujet. Ne parlons pas des sociétés récalcitrantes qui continuent de défier l’autorité de l’Etat en poursuivant la production de ces sachets plastiques.  Que dire des populations ? Incivisme et désobéissance sont l’apanage des populations abidjanaises qui refusent de respecter les décisions et lois prises par leurs gouvernants… quid des responsables de contrôle qui en lieu et place de sanctionner les hors-la-loi, se contentent d’encaisser passe et dus… Tous sont donc coupables de voir la Côte d’Ivoire être agressée par ces sachets plastiques.

Les Ivoiriens doivent prendre conscience en changeant de comportement pour améliorer leur environnement. Malgré que des structures spécialisées dans le recyclage des déchets plastiques ont vu le jour, les populations doivent contribuer à l’assainissement de leur environnement en refusant l’utilisation des sachets plastiques comme ailleurs. C’est à ce seul prix qu’elles pourront sauver leur pays de cet agresseur de la nature.

En entendant de trouver une réponse plus appropriée sur la question des sachets plastiques, les rues, les égouts et même les espaces publiques, crient à l’aide…

Arsène Lohoure

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