Après avoir abandonné la primaire en décembre, elle s'est ralliée à Joe Biden en mars dernier.

Publié le 12 août, 2020

Le candidat démocrate américain, Joe Biden, a annoncé ce mardi 11 août 2020 avoir choisi la sénatrice noire Kamala Harris comme colistière. En cas de victoire de l’ancien vice-président de Barack Obama, face à Donald Trump le 3 novembre, elle deviendrait la première femme vice-présidente des Etats-Unis.

« Ma mère me disait souvent : Kamala, tu seras peut-être la première à accomplir de nombreuses choses. Assure-toi de ne pas être la dernière ». Cette anecdote, que Kamala Harris aime à répéter, pourrait prochainement se réaliser. La sénatrice de 55 ans épaulera en effet Joe Biden dans sa course à la Maison Blanche, en novembre prochain.

Alors que 100 hommes afro-américains avaient publié la veille une lettre ouverte appelant le rival démocrate de Donald Trump à choisir une colistière noire, Joe Biden leur a donné satisfaction ce mardi 11 août 2020 en révélant son choix dans un tweet.

Une annonce qui relevait du secret de polichinelle. Il était non seulement acquis que Joe Biden choisirait une femme noire comme candidate à la vice-présidence. Depuis plusieurs jours, tous les regards se tournaient vers cette sénatrice au CV rutilant. Depuis les débuts de sa carrière, cette fille d’un immigré jamaïcain et d’une immigrée indienne accumule en effet les titres de pionnière : après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l’Etat le plus peuplé du pays.

Depuis janvier 2017, la procureure innove à nouveau en prêtant serment au Sénat à Washington. Elle devient ainsi la seconde sénatrice noire de l’histoire américaine et même la première à ce poste à avoir, par ailleurs, des origines d’Asie du Sud. De quoi « offenser » des hommes, selon Trump

Son ascension, Kamala Harris l’a débutée à Oakland, dans la Californie progressiste des années 1960 où elle a grandi, fière de la lutte pour les droits civiques de ses parents. Lors d’un débat démocrate en 2019, elle avait d’ailleurs raconté comment, petite fille, elle était dans l’un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs.

Après avoir abandonné la primaire en décembre, elle s’est ralliée à Joe Biden en mars. Mais certains alliés de l’ancien vice-président ne pardonnent pas à la sénatrice de ne pas avoir eu assez de « remords » après ses critiques et le mettaient en garde contre une colistière trop « ambitieuse ». Autres reproches à son égard : son passé de procureure. En cause, notamment, son soutien à une loi californienne qui punissait durement les parents des enfants séchant l’école, ce qui avait été perçu comme affectant surtout les minorités et les plus modestes.

Elle ne s’écarta guère d’une ligne pénale pro-carcérale, en particulier contre les délits mineurs, qui frappent surtout les minorités racisées. Pas plus qu’elle ne se battit véritablement contre la peine de mort, ou supporta la légalisation du cannabis. Un bilan dont elle s’est détournée depuis son arrivée au Sénat mais qui pourrait valoir une certaine méfiance de la part des démocrates progressistes et socialistes.

Joe Biden, lui, a fait son choix. Une décision sans doute pas du goût de Donald Trump. Interrogé ce mardi par la radio Fox Sports, avant la révélation du nom de Kamala Harris, sur l’engagement de son rival démocrate à choisir une femme comme colistière, l’actuel hôte de la Maison Blanche a estimé que certains hommes pourraient se sentir « offensés ».

TBO avec ICI

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