Publié le 28 juin, 2021

Le théâtre est un art oratoire mêlé de littérature et de spectacle. C’est par lui qu’est née la littérature ivoirienne. Depuis la naissance du théâtre, il était en floraison, mais à partir de 1985 l’histoire du théâtre a connu un tournant.

Selon le professeur Kouadio Richard, il faut sauver le théâtre ivoirien. « Pendant les années 85, la Côte d’Ivoire a connu une crise économique », explique ce professeur de l’Ecole supérieure de théâtre, de cinéma et d’audiovisuelle (ESTC).

A l’occasion de la Quinzaine du théâtre, ce mercredi 22 juin 2021, où il participait à un panel à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC). « L’Etat a cessé d’investir dans le théâtre. Les organisations ont arrêté de donner des subventions pour le théâtre. Les écoles de théâtre ont été fermées. Toutes les salles disponibles pour le théâtre ont été utilisées pour d’autres activités. C’est ainsi que le théâtre a commencé à sombrer », a-t-il expliqué.

De son côté, Vagba Obou, inspecteur de théâtre, fait que remarquer que c’est « cette ébullition » qui a conduit les Ivoiriens à tourner le dos au théâtre. « Ils ont perdu l’habitude d’aller au théâtre. Car l’humour a émergé. Les gens préfèrent aller suivre un spectacle d’humour qu’une pièce théâtrale. En Côte d’Ivoire, l’on pense que faire du théâtre c’est fait de l’humour », explique l’inspoecteur Obou. Qui lève le nuance entre le théâtre et l’humour. « L’humour n’est pas un genre théâtral. Le théâtre dans son sens large a plusieurs catégories, le rire y fait partie. Mais le but principal du théâtre n’est pas de faire rire. L’Ivoirien a une mentalité, où tous ce qu’il doit faire renvoie au rire. Et certains acteurs du théâtre s’y mettent, ce qui tue le théâtre», affirme Vagba Obou, inspecteur de théâtre.

A son tour, Christian Guéhi, un autre expert de l’Education artistique des citoyens confie : « Des années antérieure, j’étais allée à une couverture médiatique d’un spectacle théâtrale. A mon arrivée dans la salle, il y avait personne. Qu’est-ce qui s’était passé ? C’était le résultat de l’éducation de l’ivoirien. L’ivoirien n’a pas d’éducation théâtrale. On ne lui montre pas la vraie valeur du théâtre.»

L’expert soupir et continue : « J’attends dire que le théâtre d’autrefois n’existe plus qu’il se meurt ». Le professeur d’histoire du théâtre réfute d’une voie élevée : « Non ! Le théâtre n’est pas mort. Le théâtre se joue toujours mais en silence. »

On veut faire sortir le théâtre de son tremplin. Mais est qu’on cherche  vraiment là où il faut. Car le théâtre a des difficultés à se relever.

Quelles solutions pour le théâtre ?

Le théâtre à des difficultés mais il n’est pas mort. Ce qui manque au théâtre c’est des salles, des subventions, du public et de la publicité. Le théâtre n’est pas mort, le théâtre vivra, déclare le professeur Kouadio Richard.

Selon l’expert Guéhi: « le public doit être éduqué sur la culture théâtrale. Les émissions telles que Variotoscope, Poduim, Wozo vacances qui n’existent plus étaient des puissants facteurs d’éducation du public. Ils faisaient la promotion du théâtre et d’autres produits culturels. »

Une étude démontre que le public consomme ce qu’il connaît. Beaucoup d’œuvres théâtrales ne sont pas assistées parce qu’ils n’ont pas de visibilité. Un produit ne peut avoir de visibilité sans publicité. « Ce qui fait la force d’un artiste, c’est sa visibilité. Nous sommes à l’ère de la digitalisation, le public se trouve sur les réseaux sociaux et médias. Alors le théâtre doit aller sur ces canaux de diffusion pour survivre. Les médias (la presse numérique, écrite, télé) cherchent du contenu au quotidien. Les écoles de théâtre et les acteurs du théâtre doivent aller vers ces médias pour se rendre visible », propose  l’expert Guéhi.

Audrey Apie (Stagiaire)

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