Ph: DR

Publié le 23 mai, 2023

Résultant de l’arrêt progressif du fonctionnement du cycle ovarien, la ménopause peut occasionner des manifestations parfois très gênantes.

Qu’est-ce que la ménopause ?

La ménopause correspond à la fin de la période reproductive de la femme, habituellement vers l’âge de 50 ans. Elle est marquée par l’arrêt progressif du cycle ovarien. La ménopause est un phénomène naturel. On dit que la ménopause est véritablement « installée » lorsque les règles sont absentes depuis une année.

Qu’est-ce que la ménopause prématurée ?

Chaque femme commence sa vie avec une quantité déterminée d’ovocytes, les cellules sexuelles femelles. Or, la ménopause n’est pas déclenchée au moment où tous les ovocytes ont été utilisés. Une femme a environ 30 000 ovocytes. Cependant 500 d’entre eux traverseront le cycle de l’ovulation. L’âge de la ménopause est surtout déterminé par les gènes. Il peut aussi être influencé par l’état de santé. Lorsque la ménopause survient avant l’âge de 40 ans, elle est considérée comme prématurée. La ménopause prématurée peut survenir spontanément ou encore être provoquée par une maladie, des médicaments, une chirurgie ou un traitement de radiothérapie ou de chimiothérapie.

Quels sont les symptômes de la ménopause ?

Ph: DR

Les symptômes sont habituellement plus marqués durant la périménopause. Ces symptômes sont liés aux changements hormonaux qui se produisent durant cette période de transition, mais aussi au vieillissement. Ils se manifestent de façon imprévisible et varient beaucoup d’un mois à l’autre.

Menstruations irrégulières

Elles sont une manifestation fréquente de l’instabilité hormonale qui se produit durant la périménopause.

Bouffées de chaleur

Les bouffées de chaleur sont généralement ressenties d’abord à l’abdomen ou au thorax. La chaleur monte en quelques secondes au cou et au visage. Leur durée varie de quelques secondes à quelques minutes. Leur fréquence et leur intensité sont très variables d’une femme à l’autre. Elles s’accompagnent parfois de palpitations et de sueurs. 50 à 80 % des femmes en ressentent. Les bouffées de chaleur sont la raison principale qui incite les femmes à consulter un professionnel de la santé à la ménopause.

Sueurs nocturnes

Elles se caractérisent par une sudation importante dans tout le corps. Elles se produisent la nuit et peuvent interrompre le sommeil. L’important est de se demander si les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes nuisent suffisamment à la qualité de vie pour nécessiter un traitement.

Perturbations du sommeil

Les problèmes de sommeil sont un motif de plainte très fréquent durant cette période de transition. De façon générale, avec l’âge, les nuits sont plus courtes et la qualité du sommeil tend à être moins bonne. Les changements hormonaux peuvent aussi nuire au sommeil. Par exemple, les difficultés à s’endormir et les réveils fréquents durant la nuit sont habituellement liés aux bouffées de chaleur et aux sueurs nocturnes. Ces troubles du sommeil peuvent entraîner une fatigue importante, une irritabilité, des troubles de l’humeur et des difficultés de concentration.

Troubles de l’humeur

Ph: DR

Quoique cela demeure controversé, la période qui entoure la ménopause semble être une période de plus grande vulnérabilité sur le plan émotif. L’irritabilité, la tendance à pleurer plus souvent, les changements d’humeur, l’anxiété et le manque de motivation ou d’énergie sont les désagréments les plus fréquemment rapportés durant cette période de la vie. Les femmes qui souffraient de dépression avant la ménopause voient aussi parfois leurs symptômes s’aggraver.

Baisse de libido

Le désir sexuel est un phénomène humain complexe qui, sur le plan hormonal, dépend surtout des hormones sexuelles : les œstrogènes et les androgènes (testostérone et déshydroépiandrostérone ou DHEA). Selon les résultats d’une large étude portant sur les femmes à la ménopause, la libido et l’excitation sexuelle tendent à diminuer avec les années. Pour plus d’information concernant la sexualité avec l’âge, voir notre section Sexualité.

Sécheresse des muqueuses

L’arrêt de la sécrétion d’œstrogènes par les ovaires diminue la production de mucus dans le vagin et la vessie. Cette baisse de production entraîne l’assèchement et l’amincissement des muqueuses. De plus, les sécrétions vaginales se modifient : elles deviennent plus aqueuses et plus alcalines (moins acides). Plus de la moitié des femmes ménopausées vivent des inconforts reliés à la sécheresse vaginale. Ces inconforts se manifestent par des démangeaisons, une sensation de brûlure dans le vagin et sur la vulve et des douleurs durant les relations sexuelles. Cette sécheresse des muqueuses ne présente pas de risque pour la santé. Il existe des solutions pour soulager l’inconfort qu’elle provoque.

Vieillissement de la peau, cheveux plus secs

La peau tend à devenir plus sèche et les rides, plus prononcées. Les cheveux deviennent plus secs et fragiles. En effet, la baisse d’œstrogènes entraîne une réduction de la production de collagène et d’élastine, 2 substances qui jouent un rôle important dans l’élasticité de la peau ainsi que dans son tonus. Cependant, les causes principales de l’apparition des rides demeurent le temps (le vieillissement) et l’exposition cumulative au soleil.

En outre, d’autres facteurs peuvent modifier l’apparence de la peau et des cheveux, comme un ralentissement de l’activité de la glande thyroïde (hypothyroïdie). Il faut donc évaluer la situation globalement.

Légère prise de poids

Les femmes qui prennent 2 à 4 kg (5 à 10 livres) à la ménopause demeureraient en bonne santé plus longtemps et survivraient plus longtemps que celles qui ne prennent pas de poids, en perdent ou en prennent plus.

Les cellules graisseuses transforment les hormones des surrénales en hormones féminines. Une légère prise de poids, parce qu’elle atténue la baisse hormonale de la ménopause, semble donc bénéfique pour la santé.

Quelles sont les complications éventuelles de la ménopause ?

Ph: DR

L’abaissement du taux d’estrogènes a des conséquences à long terme sur les os, les vaisseaux sanguins et le cœur. Après la ménopause, le risque de déminéralisation des os est plus élevé, entraînant leur fragilisation et leur fracture en cas de chute : c’est l’ostéoporose.

Si les risques de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle, maladie coronarienne, athérosclérose, infarctus, accident vasculaire cérébral) sont plus faibles chez les femmes que chez les hommes, ils augmentent néanmoins après la ménopause. Dix ans après celle-ci, les risques encourus par les femmes sont aussi élevés que ceux encourus par les hommes du même âge.

Quelles sont les mesures de prévention de la ménopause ?

La ménopause est le fruit d’une évolution naturelle. Néanmoins, des études réalisées à travers le monde montrent que des différences dans le mode de vie, l’alimentation et les activités physiques peuvent influencer l’intensité et le type de symptômes que subissent les femmes durant la ménopause. De façon générale, on mettra toutes les chances de son côté en adoptant les mesures préventives suivantes avant 50 ans, particulièrement pendant la quarantaine.

Alimentation

Privilégier les aliments qui favorisent une bonne santé des os et du cœur : riches en calcium, en vitamine D, en magnésium, en phosphore, en bore, en silice, en vitamine K et en acides gras essentiels (oméga-3 notamment), mais faibles en gras saturés et fournissant des protéines végétales au lieu de protéines animales. Manger des aliments riches en phytoœstrogènes (soya, graines de lin, pois chiches, oignons, etc.). Au besoin, prendre des suppléments de calcium et de vitamine D.

Exercice physique

Pratiquer régulièrement une activité physique qui fait travailler le cœur et les articulations, ainsi que des exercices de flexibilité et d’équilibre. Pratiquer les exercices de Kegel, tant pour combattre l’incontinence urinaire à l’effort que pour améliorer la vie sexuelle en augmentant le tonus des muscles vaginaux.

Comportement

Cultiver une attitude positive par rapport à la vie. Rester active sexuellement. Ne pas fumer. En plus de nuire aux os et au cœur, le tabac détruit les œstrogènes.

En outre, comme il a été expliqué ci-dessus, les femmes, du fait qu’elles sont ménopausées, mais surtout parce qu’elles avancent en âge, sont plus à risque d’ostéoporose, de maladies cardiovasculaires, de cancer de l’endomètre et de cancer du sein. On aura donc soin d’appliquer les mesures préventives associées à ces maladies.

SN

Ajoutez votre commentaire