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Publié le 3 janvier, 2024

Encore une en moins d’un an. Après celle de juillet, une nouvelle hausse du prix de l’électricité a été décidée par le gouvernement. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2024.

« Réajustement tarifaire de l’électricité ». En d’autres termes une augmentation du prix du courant. C’est certainement un cadeau empoisonné pour les Ivoiriens. Pour ces fêtes de fin d’année 2023, le ministre de l’Énergie a annoncé que l’électricité allait connaître une nouvelle augmentation à partir du 1er janvier 2024. C’est une augmentation d’environ 10 Fcfa sur le prix unitaire du kilowatt/heure. On se rappelle que le 1er juillet dernier il y a eu une augmentation de 10%. Avec cette nouvelle augmentation du 1er janvier 2024, le prix du kilowatt/heure a connu une hausse de 20 Fcfa en moins d’un an. C’est certainement l’augmentation de trop.

Déjà personne ne maîtrise le mécanisme de la facturation. « J’ai un compteur de 10 ampères. Sur ma facture, dans la rubrique « autre taxes » je retrouve Redevance électrification rurale 340 ; Taxe d’enlèvement des ordures ménagères 565 ; Redevance RTI 2000 et timbre d’Etat 100. C’est ma facture de la période de consommation du 04/01/2022 au 04/03/2022. Le prix du kilowatt/heure était de 66,96. Aujourd’hui en 2024 le prix du kilowatt/heure est à 89 Fcfa. Quelle augmentation », se lamente Roger rencontré près de la CIE du Plateau-Dokui, ce premier jour de l’an.

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On est loin, très loin des promesses faites par le président Alassane Ouattara datant de 2016, promettant de libéraliser le secteur de la distribution d’électricité. Cela afin d’atteindre une baisse des prix à terme. Aujourd’hui, les populations semblent déchanter face à la deuxième augmentation des prix de l’électricité en moins de six mois. « À la fois le carburant, l’électricité, les denrées alimentaires. C’est comme si vous preniez plusieurs coups en même temps », s’exclame, Fulgence, un habitant de Angré-22ème Arrondissement.

Les populations sont abandonnées. Point de recours. Pas d’interlocuteurs. De toute façon il n’y a rien à dire. Les associations de consommateurs sont invisibles. Elles qui n’ont jamais rien entrepris, ont eu une rencontre avec le ministre. En fait on peut se poser la question : Et après ?

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Dans cette ambiance de lutte pour la succession à la tête de l’Etat et de préparatifs pour l’élection présidentielle à venir, personne n’ose parler pour ne pas être pointé du doigt. Pauvre population. Certains ont eu le courage de réagir. La députée Naya Jarvis Zamblé a appelé le gouvernement à reconsidérer sa décision. Le député-maire de la localité de Tiassalé lui a emboité le pas dans la soirée du jeudi 28 décembre « L’État de Côte d’Ivoire a-t-il pris une décision responsable ? Pourquoi frapper les Ivoiriens essoufflés au portefeuille tout en augmentant politiquement le train de vie de l’Etat ? Quelle transparence sur la redevance enlèvement des ordures, électrification rurale ? », a interrogé Assalé Tiémoko.

Mais quel effet peuvent avoir de telles interrogations isolées ? Le panier de la ménagère est désormais un sachet au grand dam des autorités. Et pourtant il faut que cela change.

SN

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