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Publié le 30 avril, 2024

Le paludisme constitue la première cause de morbidité en Côte d’Ivoire. Et depuis quelques années le gouvernement ivoirien a mis en place une politique de gratuité de la prise en charge du paludisme.

« Le traitement du paludisme simple est gratuit pour tous les âges, et celui du paludisme grave est gratuit pour la femme enceinte et les enfants de moins de 5 ans, dans les structures de santé publiques de Côte d’Ivoire ». Le directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Dr Antoine Méa Tanoh, l’a rappelé, le mardi 23 avril 2024 à Abidjan-Plateau, au cours de la tribune d’échanges et d’information « Tout savoir sur » (TSS) du Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG).

L’émissaire du ministère de la Santé a indiqué que la prise en charge est gratuite pour tous les âges. Il informe qu’elle se fait dans tous les centres de santé publics, privés et communautaires. La goutte épaisse, le test de diagnostic rapide et le traitement sont gratuits dans les centres de santé publics. « Tout est gratuit dans la prise en charge de la maladie simple. Mais dans le cas de paludisme grave, le traitement est gratuit pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes », a-t-il précisé.
Dr Antoine Méa Tanoh brandit des sanctions pour ceux qui vont s’adonner à la vente des médicaments. « Ceux ou celles qui seront pris sur le fait répondront de leurs actes. Leurs comptes seront saisis. Pour l’heure, nous avons la chance d’avoir des médecins et des infirmiers consciencieux qui abattent un travail merveilleux sur le terrain », a-t-il clarifié. En réalité cette politique de gratuité du traitement du paludisme date depuis l’année 2017 en Côte d’Ivoire.

Au niveau du privé, elle se matérialise par la distribution gratuite de sulfadoxine pyriméthamine (SP) et de la Moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action (Milda), et par une offre payante des services de diagnostic et de traitement aux patients. Au niveau communautaire ce sont des Agents de santé communautaires (ASC) qui s’occupent de la prise en charge des enfants vivant dans les villages situés à plus de 5 km d’un centre de santé.

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Cet engagement ambitieux est-il une réalité sur le terrain ? « Je ne sais pas que le traitement du paludisme est gratuit. Ma fille de quatre ans est atteinte de paludisme. Elle a passé deux jours à l’hôpital ici et voilà l’ordonnance de sortie que le médecin m’a donnée », nous explique Kouassi, rencontré dans l’enceinte de ce grand hôpital public dans la commune d’Abobo.

« Ma femme est enceinte. A sa dernière visite chez le médecin, celui-ci a trouvé qu’elle avait le paludisme. Il nous a donné une ordonnance pour acheter les médicaments ». C’est le témoignage de Sidibé vivant dans la commune de Cocody. Sidibé est formel : « il n’y a pas de gratuité dans aucun traitement à l’hôpital. Ma femme est à sa deuxième grossesse. Elle a accouché par césarienne pour la première. C’est plus de 80 000 Fcfa que j’ai dépensé alors qu’on a annoncé que les césariennes sont gratuites. Je ne sais pas ce qu’ils entendent par gratuité ».

Nous avons tenté de faire réagir un personnel traitant sans succès. Ils nous ont tous orienté vers leur hiérarchie.  Y a-t-il des choses à cacher ?

Le paludisme simple est une maladie grave dont les victimes mortes en Afrique sont estimées à plusieurs milliers chaque année.

Silué Fatogoma

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