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La violence fondée sur des rapports de domination et d’intimidation est une réalité. Le harcèlement fait souffrir plusieurs personnes.

« J’étais allé chercher le bulletin de ma fille et j’ai constaté qu’elle avait une note trop faible en conduite. Cela m’a intrigué et je suis allé aux nouvelles. On m’apprend à l’administration de son école qu’elle est très souvent absente au cours. En me renseignant je constate qu’un de ses professeurs lui faisait des avances. Et parce qu’elle ne l’a pas accepté celui-ci lui menait la vie dure. Ma fille a préféré s’absenter des cours de ce prof », nous relate Kouassi, habitant du quartier Abobo-Anador. Combien sont-elles, ces élèves victimes de chantage ?

« Je suis secrétaire dans une entreprise à Marcory Zone 4. Je suis victime de harcèlement de la part du comptable qui est en même temps l’actionnaire majoritaire de la société. Une situation très difficile car il se trouve qu’il est ami à mon mari. » C’est l’histoire de Ramata. Cette jeune dame, dans la trentaine, vit un cauchemar dans son entreprise. Les jours de travail sont des moments de torture morale car son patron la soumet à toutes sortes de choses pour atteindre son objectif.

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Le harcèlement est une réalité et est source de souffrance et de tristesse. On distingue le harcèlement moral, le harcèlement sexuel, le harcèlement physique, le cyberharcèlement et la discrimination. L’identité de genre peut également être à l’origine de harcèlement. Les handicaps et l’appartenance à une minorité sociale ou culturelle peuvent aussi engendrer des attitudes de rejet et de harcèlement.

En fait le harcèlement cause beaucoup de dégâts. Stress, sentiment de culpabilité, troubles du sommeil, troubles digestifs, isolement, tendances suicidaires. Les différentes formes de harcèlement peuvent avoir des répercussions importantes et rapides sur la santé physique et psychologique de ceux qui en sont victimes.

Les chiffres sont alarmants. Selon une enquête menée en Côte d’Ivoire, près de 80% des femmes et jeunes filles seraient exposées au harcèlement sexuel en milieu universitaire. Ce résultat a été publié en début de l’année 2023. Et pourtant la loi existe.

Le Code du travail ivoirien définit deux formes de harcèlement. Le harcèlement sexuel, qui englobe comportements abusifs, menaces, attaques, paroles, intimidations, écrits, attitudes répétées à caractère sexuel visant à obtenir des faveurs sexuelles.  Le harcèlement moral, couvrant les mêmes comportements abusifs, mais dans ce cas portant atteinte aux droits et à la dignité, à la santé ou compromettant l’avenir professionnel.

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Et le Code du travail ivoirien est catégorique : « Aucun salarié, aucune personne en formation ou en stage ne peut être sanctionné ni licencié pour avoir refusé de subir les agissements de harcèlement moral ou sexuel d’un employeur, de son représentant ou de toute personne qui, abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, a donné des ordres, proféré des menaces, imposé des contraintes ou exercé des pressions de toutes natures sur ce salarié. Le harcèlement se prouve par tous moyens ».

La loi n°2021-893, modifiant le code pénal, ajoute une dimension punitive en réprimant le harcèlement en milieu professionnel (article 419-1), avec une peine allant d’un à trois ans de prison et une amende de 360 000 à 1 000 000 de francs. Cette disposition démontre la volonté de protéger davantage les travailleurs contre cette pratique insidieuse et nuisible.

Comment on survit à un harcèlement ? A qui se confier quand on est victime de harcèlement ? Le harcèlement est tout simplement une situation traumatisante et difficile à gérer.

Sékongo Naoua

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