Depuis un mois, les populations du nord ivoirien sont en pleine récolte cotonnière.

Publié le 21 décembre, 2020

Depuis plus d’un mois, la récolte du coton graine est l’activité principale dans les régions du Nord de la Côte d’Ivoire. Cette spéculation semble avoir retrouvé tout son dynamisme d’antan, après une période de léthargie.

L’information annoncée au journal télévisé de 20 heures avait arraché des éclats de joie dans la concession de Yaya Coulibaly, à Karakoro, dans la région de Korhogo. Ce jour-là, le 19 octobre 2020, le porte-parole du gouvernement annonçait le prix d’achat du coton graine 1er choix, fixé à 300F CFA le kilogramme. Le deuxième choix était pris aux producteurs à 275F le kilogramme. Une hausse de 20 F CFA par rapport à l’année dernière.

Ce samedi 19 décembre 2020, ce cotonculteur, la cinquantaine se souvient encore de cette bonne nouvelle, alors qu’il participe à cette séance de formation, dans le cadre du Festival Senang. « Il y a cinq ans, le coton ne s’achetait plus à bon prix. Il ne nous permettait pas de faire une marge après le remboursement des frais d’intrants. Beaucoup parmi nous sortaient endettés », confie l’impétrant, venu renforcer ses capacités à cette séance de formation qui s’est tenue aux Centre d’action culturelle de Korhogo. Ils étaient autour de 500 paysans venus des villes et villages environnants la capitale du Poro.

La séance avait pour objectif d’instruire les participants sur les bonnes pratiques agricoles pour accroître leur production la campagne prochaine. Ils ont été formés précisément sur l’utilisation des produits phytosanitaires. Depuis six ans, le Festival du Sénang rassemble chaque année les danses et autres activités culturelles de la région. Cette année, les organisateurs ont ajouté au programme la formation autour de la Culture du coton, la principale spéculation d’exportation de la région.

Pour Silué Zié Joseph responsable de la Société ivoirienne du commerce et de l’agriculture (SICA), il est important de rappeler aux paysans l’utilisation de ces produits. Car le respect des prescriptions de ces produis impacte positivement les récoltes.

En annonçant la bonne nouvelle de l’augmentation du prix d’achat du coton aux paysans, il y a cinq mois, le ministre Sidi Tiémoko Touré s’était réjoui de la hausse de la production de la campagne dernière. Elle était passée à 490 423 tonnes contre 468 983 tonnes de la campagne 2018-2019. Et la superficie consacrée à cette spéculation était passée de 392 364 hectares à 408 448 hectares.


L’accroissement de la production et le paiement de la totalité du coton graine à un prix record a permis, selon l’interprofession, de maintenir la constante amélioration des revenus des producteurs sur les quatre dernières campagnes cotonnières. Ainsi, le revenu des producteurs est passé de 87 milliards de FCFA en 2016-2017 à 147 milliards de FCFA en 2019-2020.

«Nous souhaitons que le gouvernement continue sur cette lancée. Que le prix d’achat s’augmente continuellement. Mais nous espérons que le prix des intrants diminue », plaide M. Coulibaly.

Selon les prévisions, la production de coton graine de la campagne 2019-2020 dépassera les 500 000 tonnes. « Nous sommes motivés par les prix d’achat. Je compte augmenter ma parcelle l’année prochaine », promet Coulibaly Yaya.

Silué N’Ganna

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