Publié le 18 janvier, 2021

Début janvier 2021, la toile était en ébullition. Et pour cause ? Une information indiquait que l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire (ARTCI) exigeait une caution aux entreprises de livraison en Côte d’Ivoire.

Selon cette information, la caution est fixée à 5 millions de FCFA valable pour une période 10 ans, et à 400.000 FCFA pour des frais de dossiers. Tout contrevenant tombe sous une peine allant de 5 mois à 5 ans de prison,y compris des amendes allant de 300.000 FCFA à 3.000.000 de FCFA !

Le Directeur général de l’ARTCI Bilé Diéméléou s’est vu obligé de sortir de sa réserve. Sans démentir l’information il fait des précisions : « Les livreurs urbains ne sont pas classés dans la catégorie de ceux qui doivent payer 5 millions ou 400 000 FCFA ».

Le DG de l’ARTCI tente de rassurer les livreurs.

Aux petites entreprises, le directeur général demande de se faire identifier de sorte à ce qu’elles puissent être mieux encadrées pour plus de professionnalisme. « Ils ne payeront aucune taxe », tente-il de rassurer. Mais si cette décision semble être la mieux adaptée pour l’ARTCI, elle suscite des doutes et des interrogations pour certains livreurs. Notamment les plus petits.

Christian A., livreur chez un particulier depuis bientôt deux ans, dans la commune de Yopougon, voit dans cette décision de la tutelle, un piège. « En fait, ils souhaitent nous attirer de sorte à nous tirer de l’informel pour arriver à nous faire payer finalement cette caution et l’ouverture des dossiers. Je ne vois pas de la bonne foi dans cette affaire », confie-t-il.

Le particulier pour qui il travaille, offre une dizaine d’emplois. « Nous avons signés un partenariat avec une grosse structure de livraison. Un restaurant qui a déjà ses clients par exemple sollicite la structure partenaire pour des livraisons qui nous tiendra informés. Dans ce cas de figure nous sommes payés par distance. Soit 500 FCFA par Kilomètre. Avec les particuliers j’obtiens bien plus. Je peux m’en sortir avec 18 000 FCFA la journée », révèle-t-il.

Tout comme Christian A, Silué Ismael, Associé au sein de la structure TRANSCI, sise à Abidjan-Cocody Les Deux-Plateaux atteste l’inquiétude des livreurs de ladite entreprise. « Ils ont senti leurs postes menacés en cas d’applications de cette nouvelle décision. Notre entreprise compte en tout sept membres dont trois filles et quatre garçons. Ils sont sept à Abidjan et dans chaque ville nous avons au moins deux à cinq livreurs. Les livreurs ont un salaire et une commission sur le nombre de livraisons effectuées également », fait-il savoir.

Pour accéder à leur service les clients se rendent sur leur site ou par contact téléphonique.

Silué Ismaël ne cache pas son inquiétude, quant à l’enregistrement des entreprises urbaines mais pour lui, il y a forcément une solution. « Il faut dire que pour tout problème il y a une solution. Nous étudions la question et je pense qu’ensemble avec nos partenaires, nous trouveront une solution. Nous pensons à l’enregistrement comme demande l’Etat mais si un jour nous devrons payer des taxes, je souhaite qu’ils réduisent la somme », concède-t-il. En ce qui concerne la rude concurrence à venir et qui suscite également des craintes, ce responsable se dit serein car « le marché est vaste ».

Le Collectif des entrepreneurs de la livraison urbaine de Côte d’Ivoire (CELUCI) a mené plusieurs démarches auprès de l’ARTCI. Suite à une rencontre tenue le 14 janvier dernier, il a produit un communiqué dans lequel il invite les entreprises de livraison urbaine à se faire enregistrer comme recommandé par la tutelle. « Les frais de 5 000 000 FCFA ne concernent pas les acteurs de livraison urbain de Côte d’Ivoire. L’ARTCI invite tous les acteurs à se faire identifier dans les plus brefs délais. Le CELUCI invite donc tous les acteurs de la livraison urbaine à le rejoindre pour travailler ensemble main dans la main pour assainir et organiser notre secteur d’activité », recommande le communiqué.

Marina Kouakou

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