Coulibaly Alimata a franchi de nombreux obstacles pour construire son entreprise.

Publié le 15 juillet, 2020

Prix d’excellence 2015, Prix de l’entreprenariat féminin 2016, Prix d’excellence du Saara 2015… Ce sont là quelques prix raflés par Coulibaly Alimata, directrice de l’entreprise agroalimentaire GLP les précuits. Également présidente du Réseau national des agro-transformatrices de Côte d’Ivoire, Mme Coulibaly a partagé son expérience avec Voie Voix De Femme, ce samedi 12 juillet 2020.

GLP, des produits locaux

GLP Les précuits (Grains, Liquides et Précuits, du prêt à cuire ou du prêt à consommer), est une entreprise spécialisée dans la transformation des céréales et autres produits vivriers, la fabrication d’aliments tropicaux naturels, nutritifs. Elle utilise dans ses usines, des produits sortis des terres ivoiriennes, pour produire des farines de riz, mil, maïs, soja et sorgho. Elle produit également la poudre de gingembre, le fonio précuit, le couscous de maïs.

Cette société agro-alimentaire est aujourd’hui une référence dans toute la région ouest africaine. Sa directrice, Alimata Coulibaly, qui s’est confié à VoieVoix De Femme, ce samedi 12 juillet 2020, se souvient du chemin parcouru.

« Dieu a donné la capacité de réussite à tout le monde. J’ai compris que Dieu n’abandonne pas quand tu te bâts », se dit convaincue Alimata Coulibaly. « J’ai commencé par ‘‘la débrouillardise’.  Je suis restée avec un petit montant de chiffre d’affaire pendant huit ans. Mais aujourd’hui, ça va mieux. Quand on est entrepreneure, il faut trouver les stratégies », révèle celle qui est également présidente du Réseau des transformatrice.

Pourquoi les céréales

Début difficile

L’idée d’investir dans la transformation lui est en effet partie de sa sœur ainée et de sa mère, qui tous deux étaient dans le vivriers, en 2004. Mais avant, en 1999, alors qu’elle travaillait dans une entreprise de la place, elle ouvre une boutique de vente de yaourts.

« Je fabriquais du yaourt, du ‘’dèguè’’ puis des condiments. Je travaillais avec trois filles qui faisaient la rotation avec moi », se souvient la diplômée en Chimie-Biologie à l’Université d’Abidjan.  Le bénéfice de cette activité lui permettait de faire face aux charges, notamment le loyer et les salaires de ces employées. « A l’époque dans le quartier (220 logements d’Adjamé), tout le monde parlait du yaourt de ‘’Tanti Matou’’ », se souvient-elle.

Mais l’affaire sera frappée de plein fouet par le coup d’Etat de décembre 1999. « Ma recette a chuté de 200 000 F CFA à 6.000 F CFA. J’ai dû fermer à Adjamé où je louais le local ». Alimata Coulibaly n’a pas pour autant baissé le bras. Elle redémarre son affaire, cette fois, chez elle, à domicile. Et elle décide d’en faire une usine de Yaourts. « Quand je construisais mon domicile j’avais prévu un magasin. J’y ai commencé à vendre, mais c’était timide ».  C’était en 2004. Et depuis, son unité de transformation n’a cessé de grandir et de diversifier ses produits. Et se spécialiser dans la transformation de produits agricoles locaux.

Des prix glanés

Sa détermination et sa foi dans la réussite de son usine lui ont permis de remporter plusieurs distinctions nationales et internationales. Notamment le Prix d’excellence 2015 de la meilleure initiative de valorisation des produits locaux et le Prix du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA). Mais avant, elle a glané bien d’autres trophées. On peut citer entre autre, FEMME BF, modèle UNILEVER, reconnaissance est décernée aux femmes qui sont représentatives et qui excellent dans leurs domaines d’activité en 2006; FEMME GAGNANTE de l’ONG Plateforme des femmes pour gagner (PFG), une reconnaissance aux femmes qui commencent leurs activités avec très peu de moyens et qui par force de travail, finissent par GAGNER. C’était en 2010. Alimata Coulibaly a également été élevée au grade d’Ambassadrice pour la promotion des PME en Côte d’Ivoire, au cours des journées promotionnelles de l’artisanat et des PME en Côte d’Ivoire en 2013. Aujourd’hui elle représente la grand groupe français Misola en Côte d’Ivoire.

« L’entrepreneur doit être convaincue de son activité et il doit avoir la foi et vouloir réussir », insiste-elle. Mais la représentante du groupe Misola en Côte d’Ivoire insiste sur une autre condition pour avancer dans les affaires. « C’est l’humilité. Tous les hommes d’affaire du monde qui ont réussi sont humbles », conseille-t-elle.

Ténin Bè Ousmane

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