Publié le 10 août, 2020

Initiée au commerce depuis son enfance, Dédé Dango Danicette, a su sortir de l’auberge. A 35 ans, elle est propriétaire d’une grande maison de trois pièces et de cinq studios dans la localité de Guitry.

Il est 15 heures ce mercredi 5 août 2020. Nous sommes au quartier « Camp Dida » de Guitry. Dans cette grande et spacieuse maison qui force admiration, une femme à l’âge avancée, nettoie des carpes. C’est la grand-mère de Dédé Dango Danicette, jeune femme qui prospère dans le commerce du poisson et du poulet dans ce chef-lieu de département.  

Mariée et mère de 4 enfants, Dango Danicette s’est consacrée à la vente de poisson et de poulet depuis sept ans. Installée dans un espace public isolé à quelques encablures de sa maison, elle y fait du poisson à la braise, du poulet braisé et grillé.

Elle a finalement décidé de vendre du poisson après le départ de sa sœur qui occupait ladite place.

Cette activité, lui a permis de construire une maison de trois pièces ainsi que des studios. Pour l’achat des marchandises, Danicette se rend au port de pêche et dans les fermes. Elle prend entre 40 et 50 cartons de carpes par semaine. « Tout cela revient à 400 000 FCFA. Le carton de poisson fixé à 10 000FCFA pèse 10 Kg. On y trouve parfois 8 poissons », raconte-t-elle.

« Ma recette oscillait entre 100 000 FCFA et 150 000 FCFA par jour. Lorsqu’il y avait des cérémonies populaires dans la ville, je pouvais vendre jusqu’à 250 000 FCFA », détaille-t-elle.

Pour accroître ses revenus, la commerçante faisais également des tontines. « J’avais assez d’argent et je ne savais que faire. C’est ainsi que ma mère m’a conseillé de construire », Explique-t-elle.

Le terrain lui avait été offert par son époux. Danicette ne pensait pas être capable de réaliser ces maisons, et son époux aussi. « Mon mari disait que je m’amusais. J’ai commencé à prendre du sable au quartier avec les jeunes. La brouette était à 150 FCFA. J’ai tapé une tonne et demie de briques à la maison et puis j’ai fait partir sur le chantier. Quand je voyais mes briques, la peur  a disparu », se souvient-elle.

 Ecartelé entre le commerce et le chantier, elle tenait à surprendre son époux.  « Je surveillais moi-même les travaux car je voulais surprendre mon mari. Etant beaucoup absent  je ne l’ai jamais amené sur le terrain. Le jour qu’il a vu la réalisation, il ne croyait pas. Il était très content et m’a encouragé davantage », indique-t-elle.

La jeune dame, a également en sa possession un autre lot qu’elle a acheté. Le terrain lui a coûté 500 000 FCFA. Elle souhaite achever  le chantier présent avant toutes autres entreprises. « Il reste le plafond et les carreaux » dit-elle.

Danicette tire son inspiration de sa mère. Cette dernière, grâce à son commerce de jus de fruit, a pu se construite une villa jumelée.

A l’en croire, le commerce nourrit bien son homme.  « Il n’y a rien de tel. Quand tu vends tu n’as pas besoin de te donner à n’importer qui», conseille-t-elle.

Bien avant le commerce de poisson et de poulet, elle vendait des galettes. Elle a dû prendre des marchandises à crédit au départ en 2012. « Je n’avais pas d’argent. Je prenais la marchandise à crédit chez le boutiquier. J’ai commencé avec 3 kg de farine avant de prendre le sac par jour. J’utilisais ensuite une barrique d’huile », se souvient-t-elle. La barrique d’huile (200 litres) coûtait 140 000FCFA à cette période.

MK

Ajoutez votre commentaire