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Le réchauffement climatique et ses conséquences. Que peuvent faire les banques centrales ? La question était au centre des débats de la conférence internationale des banques centrales organisée par la Bceao.

« Il y a beaucoup de possibilités de financement au niveau des banques de développement, à travers les obligations vertes, les mécanismes de financement alternatif. Il y a beaucoup d’opportunités qu’il faut soutenir et accompagner pour que le secteur financier soit mieux à même de pouvoir non seulement résister, mais également de contribuer à limiter l’impact du changement climatique », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, le Gouverneur de la Bceao. C’était à l’issue de la Conférence internationale sur le climat. C’est une initiative de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Elle a été organisée, le 6 février 2024, au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio au Sénégal. La conférence avait pour thème « Le rôle des banques centrales face aux défis du changement climatique ».

Y ont pris part, une dizaine de banques centrales africaines, européennes, des institutions régionales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), des représentants du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale. Il a s’agit de définir des stratégies et des politiques de mitigation de l’exposition du secteur bancaire et financier aux risques climatiques ; de mettre en place des dispositifs qui permettent d’inciter le secteur financier à s’orienter vers le financement d’activités vertes.

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Ce sont les enseignements tirés de la Conférence internationale sur le rôle des banques centrales face au changement climatique qu’a organisée la Bceao. Cette conférence a été placée sous la présidence d’honneur du président Macky Sall qui a été représenté par le Premier ministre Amadou Bâ. « Je suis ravi de constater que les banques centrales africaines, à l’instar de leurs consœurs des autres régions du monde, ont pris la mesure du rôle important, qu’elles sont appelées à jouer au regard de leurs missions fondamentales pour impulser des actions qui permettront aux secteurs financiers nationaux et régionaux de contribuer davantage aux politiques publiques déployées par les États dans la mise en œuvre de leurs engagements internationaux sur le climat », s’est réjoui Amadou Bâ dans son allocution d’ouverture de la conférence internationale. Message perçu cinq sur cinq par les institutions financières.

« Il s’agissait pour nous de faire le point sur la situation des impacts du changement climatique sur nos économies et de voir comment les banques centrales peuvent contribuer à la lutte contre le phénomène.

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On parle du changement climatique depuis de longues années. Il y a des réunions internationales. Et ce qui est sûr, c’est que les pays africains polluent peu, mais subissent des chocs très élevés. Et cela a un coût économique important, ça impacte le secteur financier. Par exemple, quand une banque prête à une entreprise agricole et que celle-ci est impactée soit par une sécheresse ou des inondations, et peine à rembourser ce crédit, la banque est aussi impactée. Quand ça se passe à une échelle importante, c’est tout le système qui est impacté. Et dès que le secteur financier est impacté, les banques centrales sont interpellées, parce qu’elles ont pour mission de stabiliser l’inflation, stabiliser le secteur financier pour assurer une croissance forte », a expliqué le patron de la Bceao.

C’est une rencontre qui a été bénéfique pour la lutte contre le réchauffement climatique. Surtout qu’il a été décidé que les équipes des différentes banques centrales devraient travailler en synergie pour approfondir les propositions, avant une autre rencontre de haut niveau permettant de tout finaliser.

Silué Fatogoma

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