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Publié le 10 juillet, 2023

Cette année, la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam) a prédit d’importantes précipitations de pluies avec des risques d’inondation. Prenant cette menace au sérieux, le ministre de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité, Bouaké Fofana, s’est lancé dans une vaste opération de sensibilisation et de déguerpissement des zones à risque. Cela n’a pas suffi.

C’est la saison des pluies. Des morts et encore des morts comme chaque année. Le bilan fait est lourd. Selon le mécanisme d’alerte de l’Observatoire de la solidarité et de la cohésion sociale (Oscs), on a enregistré 17 victimes dont 15 décès de janvier au 06 juin 2023. On se rappelle encore de cette matinée tragique du dimanche 11 juin 2023. Le terrible drame qui s’est produit à Mossikro, dans la commune d’Attécoubé à Abidjan. Un éboulement de trois baraques a causé la mort de cinq membres d’une même famille. Il s’agit d’un père, sa femme et leurs trois enfants. Mais un jour avant, le samedi 10 juin 2023 à Yopougon Niangon Cité Verte Extension, un homme a perdu la vie dans l’effondrement d’un mur à proximité du collège Lagrange.

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Et pourtant c’est dans ce même quartier de Mossikro que, le jeudi 11 mai 2023, le ministère de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité (Minhas) avait démarré l’opération de déguerpissement dans les zones à risques. « Nous lançons l’opération de déguerpissement des zones à risque dans le District d’Abidjan », avait déclaré Bouaké Fofana, après les premiers coups de pelleteuse sur une habitation construite dans le versant d’une colline à Mossikro.

Prenant pour slogan « Saison des pluies sans victimes, c’est possible », Bouaké Fofana avait poursuivi ses opérations de curage et de déguerpissement. La commune de Yopougon, à Ficgayo et Siporex, la commune de Cocody à Angré terminus 81 au sous quartier appelé Brésil et les communes d’Adjamé et du Plateau respectivement à Pont ferraille et à Carena. Toutes ces communes ont été visitées par les équipes du ministre. Même son de cloche à Abobo Belle ville.

 « Il faut changer de comportement. Les caniveaux ne sont pas faits pour les ordures. Les ordures doivent être emballées et mises là où elles doivent l’être. Nous avons travaillé avec les mairies pour mettre à jour la liste des zones à risque et nous sommes sur le terrain pour s’assurer que ces zones ne sont pas habitées », avait précisé le Bouaké Fofana. Au moins 24 sites à risque ont été répertoriés cette année. Le ministre s’est montré déterminé. « Il arrive un moment où quand la sensibilisation n’a pas produit ces effets, nous sommes obligés de recourir à la force pour sauver des vies. Nous préférons nos compatriotes, les populations, vivantes, peut-être mécontentes provisoirement, mais nous les préférons vivantes », s’était voulu clair le ministre de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité.

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Tout cela n’a pas suffi. Le bilan fait état de plusieurs morts. Or les pluies sont prévues abondantes jusqu’à la fin du mois de juillet.

Face à ces événements tragiques, il est impératif que les autorités intensifient leurs efforts en matière de prévention et de sécurisation des quartiers les plus exposés. La grande responsabilité revient aux populations. Les habitants doivent prendre conscience des risques et adopter des comportements responsables pour préserver les infrastructures et assurer leur propre sécurité.

Le ministre Bouaké Fofana est convaincu que si les populations mettent en pratique les instructions données par les organes spécialisées, notamment l’Office national de protection civile (Onpc), les pompiers, les mairies et le gouvernement, on peut passer la saison des pluies sans avoir à regretter des morts. Pour une énième fois, il a lancé un appel aux populations à sauver leurs vies en sortant des sites à risque.

SF

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