Certaines sages-femmes sont suggérées excessives dans leur rapports avec les femmes enceintes.

Publié le 24 janvier, 2022

Négligence, mauvais traitement, violence verbale ou même physique en salle d’accouchement sont entre autres les reproches faits aux sages-femmes en Côte d’Ivoire.

Tania S, mère de 2 enfants a bien eu de la veine. Lors de ces consultations prénatales jusqu’aux accouchements, le personnel de santé qui la recevait était courtois et professionnel. « J’ai eu affaire à des gens bien. Les sages-femmes priaient même pour que tout se passe bien », révèle-t-elle.  Elle se rappelle cependant du cas de sa voisine qui y a laissé sa vie et celle du bébé.

Nous sommes en 2015, Tania  réside encore à Marcory, chez sa mère quand l’affaire éclate. « Une voisine qui avait perdu les eaux à la maison s’était rendue à l’hôpital pour l’accouchement. Une fois sur place, les sages-femmes l’avaient laissée étendue pendant longtemps. A force de se tordre de douleur, notre voisine a fini par tomber sur son ventre. Ce qui a engendré sa mort et celle du bébé », raconte Tania, le regard plongé dans le vide. 

Une scène qui a entrainé la colère des riverains. « Les jeunes du quartier ont clairement montré leur mécontentement. Ils ont organisé des marches jusqu’à l’arrestation des sages-femmes qui ont été relâchées certainement ensuite », s’en souvient-elle.

Effectivement, l’affaire a fait grand bruit. L’histoire de dame Yaoua Noum Nadège, mortellement tombée de son lit à la maternité de l’hôpital général de Marcory a envahi la toile et même la chaine de télévision ivoirienne. Peu de temps après, les inspecteurs en charge du dossier, qualifiaient l’acte «de faute professionnelle » et non de « meurtre avec préméditation », puisque les  sages-femmes en charge n’avaient pas aucune intention de lui donner la mort.

Plusieurs autres cas de fautes professionnelles ont été objets d’interpellation. Les plus récurrents sont les violences en salle d’accouchement. « Les sages-femmes n’hésitaient pas à donner des coups qui boostaient selon elles, les femmes. Elles le faisaient uniquement quand la femme à terme faisait la paresseuse. Cela évitait des pertes en vie humaine. J’ai connu une femme qui est morte comme ça parce qu’elle refusait de pousser. Les coups permettaient de pousser assez rapidement en évitant parfois même de faire la césarienne. Aujourd’hui, dès qu’une femme refuse de pousser, elle est conduite pour la césarienne.  », Justifie Aimée N, maman, depuis 21 années.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Tatiana Tanoh le rapport sage-femme et patiente commence à changer de manière positive. Cette ancienne major de la maternité d’Abidjan Tatiana Tanoh note même une nette amélioration. « Aujourd’hui la communication entre les sages-femmes et les femmes est très bien partie. Les difficultés sont celles des préjugés qui existaient au paravent sur les sages-femmes. Mais avec la communication et les différentes activités que l’Association des sages-femmes ivoiriennes mène dans la population cela a permis de changer ces quiproquos », affirme-t-elle.

Elle poursuit : « Aujourd’hui, les sages-femmes reçoivent une mise à niveau à travers des formations organisées par le ministère de la santé et ses partenaires, et aussi par l’association ivoirienne des sages-femmes qui est la tribune scientifique des sages-femmes pour la formation continue de la sage-femme. Les consultations foraines en planification familiale, dépistage des cellules précancéreuses du col et des seins. En consultation postnatales et en vaccination du cancer du col de l’utérus chez les filles vierges à partir de 9 ans ».

Marina Kouakou

3 Commentaires

  • par Mariam SIDIBE
    Publié janvier 24, 2022 1:43 pm 0Likes

    C’est vrai Mme dans les hôpitaux publics chez certaines sages-femmes nous sentons la démotivation. le manque de conscience professionnelle. Elles accordent très peu d’attention aux patientes. Et nous nous posons toutes la même question: « Ont-elles l’amour pour leur métier? ». C’est dommage. Le fonctionnaire de la santé qui travaille dans un établissement public a tendance à ne craindre personne. son salaire est garanti par les contribuables que nous sommes, son boulot est sécurisé (rarement sinon jamais sanctionné en cas de faute grave). Alors nos sages-femmes ou plutôt certaines sages-femmes dans nos hôpitaux publics font honte au métier qu’elles ont elles-mêmes choisi d’exercer. Un métier pourtant noble: « donner la vie ». Et c’est triste. Il est temps d’épingler toutes les mauvaises sages-femmes pour permettent aux autres qui ont l’amour pour leur métier d’être applaudies et reconnues. Voici la réponse que VoixVoie De femme. Merci Mme Zita.

  • par Mariam SIDIBE
    Publié janvier 24, 2022 1:19 pm 0Likes

    Merci Mme pour votre remarque. Les sages-femmes reçoivent toutes la même formation pour faire ce noble métier. Je suppose donc que leur choix de faire ce métier est d’abord par volonté de servir les autres. C’est peut-être par vocation ou par passion pour la profession. L’établissement qui recrute une sage femme a ses exigences qui peuvent être différentes d’un établissement à un autre. Dans le privé, la qualité du service au client est très importante. C’est ça qui fait qu’un client revient. C’est une entreprise qui vit de ce que paye un client. Dans le privé le client est ROI. Et il faut être à ses petits soins. Bon accueil, éviter les longues attentes, être courtois voire même gentil.. Sinon la sanction tombe et c’est le renvoi immédiat. Alors la sage femme dans une clinique privée fait bien son travail pour garder sa place.Elle est consciencieuse,elle est motivée et le salaire est surement pour quelque chose peut-être.

  • par Zita Loukou
    Publié janvier 20, 2022 7:58 am 0Likes

    Merci beaucoup pour cette recherche, mais moi j’ai contacter que les sages femmes des cliniques s’occupent mieux des femmes à terme que celles des hôpitaux générales

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