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Publié le 22 avril, 2024

Vendre à la criée et mendier aux abords des routes et artères de la ville d’Abidjan sont désormais interdits. Comment se gère l’application de cette mesure ?

Ce sont des activités à part entière. Vendre à la criée et mendier. Chaque matin chacun se dirige vers le lieu où il exerce son activité. Les voies et les raies de chaussées sont bondées de vendeurs ambulants et de mendiants. Une pratique récurrente. Pour le gouvernement, cela fait office de désordre urbain. Justement. Au nom de la lutte contre le désordre urbain dans la capitale économique ivoirienne, le gouvernement a lancé en avril 2024 l’interdiction d’activités informelles notamment le commerce ambulant et la mendicité. On sait qu’en Côte d’Ivoire l’emploi informel représente plus de 90 % de la force de travail et 51 % du PIB. Ce décret d’interdiction a pour objectif de réguler le désordre urbain dans la capitale économique ivoirienne.

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Cette décision est mitigée. Tandis que certaines populations la trouvent bonne, d’autres estiment qu’elle est excessive. Le décret émanant du district d’Abidjan est clair. Le ministre gouverneur du district autonome d’Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo a informé la population du District autonome d’Abidjan que, dans le cadre de la lutte contre le désordre urbain, le commerce ambulant sur les grandes artères, la mendicité sous toutes ses formes et l’usage des charrettes à bras (wottro ou pousse-pousse) sont formellement interdits sur toute l’étendue du territoire du district.

Depuis la prise de cette décision, force est de reconnaître qu’il n’y a pas grand changement. « J’habite à Angré-Mahou et je travaille au Plateau. A la prise d’interdiction de mendier, pendant deux ou trois jours le phénomène avait un peu disparu. Mais maintenant ils sont revenus. Je peux le dire sans me tromper que l’interdiction n’est pas respectée », affirme Konan Séraphin rencontré à Angré-22ème Arrondissement. Au carrefour Palmeraie, Doh Emile est un chauffeur de taxi. « Il n’y a pas de changement. On voit encore partout les vendeurs ambulants et les mendiants », affirme le transporteur.

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Est-ce que le district d’Abidjan a les moyens pour faire appliquer cette mesure ? Ce n’est pas nouveau en Côte d’Ivoire. On se rappelle encore de l’interdiction des sachets plastiques. On ne voyait plus de sachet plastique les jours qui avaient suivi la prise de décision. Même dans les boutiques. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Le ministre Jacques Assahoré est en train de remettre au goût du jour cette interdiction en annonçant un atelier. « Le gouvernement parle sans agir. La vie est chère. Les marchands fixent des prix de manière anarchique. Les décisions sont prises et rien n’est fait. Ces décisions restent dans les placards. Prenez l’exemple du gaz butane. Je continue de payer la bouteille B12 à plus de 5000 et personne ne vient au secours des populations » affirme, amer, Zadi. Ce fonctionnaire a été rencontré à Marcory.

On a l’impression que le gouvernement ne parle plus que n’agit. Le district d’Abidjan peut-il faire l’exception ?

Sékongo Naoua

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