Ph: Sékongo N

Publié le 28 août, 2023

Née de l’observation du besoin d’assistance à donner à certains enfants, la pouponnière d’Ayamé est devenue une référence. Mais entre difficultés à couvrir les charges de fonctionnement et réinsertion des enfants en âge avancé, la pouponnière survit au lieu de vivre.

Créée en 2007, la pouponnière Shalom Soua d’Ayamé est une structure privée qui accueille des enfants en difficultés âgés de moins de 3 ans. La pouponnière Shalom Soua d’Ayamé a eu le Prix d’excellence du meilleur établissement de protection de remplacement en 2021. Ce n’est certainement pas un hasard car beaucoup d’éléments ont dû jouer en leur faveur. En fait la pouponnière Shalom Soua d’Ayamé dispose de plusieurs atouts pour l’encadrement des enfants recueillis. Un environnement sécurisé et salubre avec des espaces de jeux intérieur et extérieur; un matériel de pointe pour les soins des enfants; un système de prise en charge et d’éducation, comprenant une pouponnière, une école maternelle, une école primaire et un collège.

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Mais que de difficultés. Créée grâce à des coopérations italiennes, la pouponnière Shalom Soua d’Ayamé accueille des enfants en difficulté.

Dans cette pouponnière moderne et spacieuse, les enfants sont nourris, soignés, éduqués dans le respect de leur environnement culturel et social et dans le dialogue avec les familles quand elles existent. D’une capacité d’accueil de 60 enfants, la pouponnière recueille les enfants orphelins, les enfants dont les parents sont hospitalisés, ou dont les familles connaissent de graves problèmes. Les charges sont lourdes. En plus de la prise en charge des enfants il y a le personnel encadrant. Ce ne sont pas des bénévoles mais des salariés. Quand on sait que la subvention de l’Etat est une denrée rare, voire inexistante, on imagine la difficulté à maintenir l’état dans lequel nous l’avons trouvé le lundi 07 août 2023.

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En fait pour faire face au problème de subsistance, les responsables se rabattent sur les dons. C’est justement à l’occasion d’une des cérémonies de dons que nous y étions en ce jour de fête nationale. « Les amis des pouponnières », venus depuis Grand-Bassam, faisaient parler leur cœur ce jour de deuil national (décès du président Bédié).

Des années avant « Les amis des pouponnières », certaines personnalités dont Yasmine Ouégnin s’y sont rendues les mains chargées.

Mais un tel centre peut-il vivre uniquement que de dons ? Combien de personnes pensent à ces lieux où on dépose des enfants innocents ? Il est vrai que cela n’est pas obligatoire. Mais au lieu de s’offrir le week-end sur les belles plages de Assinie et sur la baie des milliardaires, située sur l’île Boulay, à des coûts de millions, ne serait-il pas utile d’assister ces bouts de choux qui n’ont pas demander à être internés dans ces centres que sont les pouponnières ? Que fait l’Etat pour améliorer le fonctionnement de ces lieux ?

Ce sont justes des interrogations.

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Pour l’histoire, sachez que la directrice de la pouponnière Shalom Soua d’Ayamé est Emily Massignan. Elle est à l’origine du projet de la pouponnière. En Côte d’Ivoire depuis plusieurs années elle a une formation d’infirmière. C’est elle qui a créé le service de pédiatrie de l’hôpital d’Ayamé. C’est dans l’exercice de ses fonctions d’infirmière qu’elle a été confrontée au phénomène d’enfants abandonnés. C’est ainsi qu’est venu l’idée de créer la pouponnière.

Avec le soutien de la fondation Magni et des autorités locales, elle a lancé et supervise le projet de coopérative agricole pour pérenniser le financement de l’établissement et dynamiser l’économie locale.

Sékongo Naoua  

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