« Parkia Biglobosa » de la famille des Mimosaceae, le Néré est un arbre qu’on retrouve en Afrique de l’ouest. L’arbre donne des gousses noires à l’intérieur desquelles on trouve des graines pleines de farine jaune un peu sucrée qui entre dans la préparation des bouillies et boissons. En Côte d’Ivoire, sa grande consommation est sous la forme d’un épice naturel appelé « soumbala » qui accompagne et relève les sauces. L’obtention de cet épice est parsemée de plusieurs étapes. Pour mieux connaître ces différentes étapes, nous sommes allés à la rencontre de dame Sekongo Nassara productrice et vendeuse de soumbala à korhogo.

Selon dame Sekongo, la production est assurée par des femmes au niveau des villages qui font la récolte et la vente du Néré. Elles font la transformation de manière individuelle ou en groupe.

« Le Néré se récolte entre les mois de mars et mai. Ce sont les femmes en général qui assurent la récolte du Néré même si elles se font aider souvent par les hommes quand il s’agit de grimper aux arbres », affirme la productrice de « soumbala ».

Elles frappent les branches des arbres avec de longs bâtons pour faire tomber les fruits qu’elles ramassent ensuite et ramènent les fruits au village. Elles utilisent des corbeilles qu’elles portent sur la tête.

Les étapes de la transformation du Néré

« La transformation du néré n’a pas de période précise, sa transformation dépend en général de la demande sur les marchés », tient à préciser Nassara. A partir de la transformation du néré, plusieurs produits peuvent être obtenus notamment la farine et le « soumbala ».

La farine du Néré très riche mais peu connue

Pour faire la transformation du Néré en farine, il faut : Dans un premier temps, il faut faire sécher les fruits au soleil après la récolte, sur un espace bien aéré afin d’évacuer l’humidité. Ensuite, à l’aide des mains séparer les graines de leurs enveloppes. Enfin, avec un pilon et un mortier, piler les graines jusqu’à l’obtention de la farine. Cette farine peut être consommée directement. L’on peut également la consommer avec de l’eau ou du tchapalo (boisson locale.). Riche en protéine , en calcium et en fer, la farine du Néré est généralement vendue aux abords des écoles primaires en zone rurale. Cette farine très nourrissante est méconnue.

Les étapes de la fabrication du « soumbala »

Après la récolte et le séchage des fruits. Les femmes utilisent un pilon et un mortier pour moudre et séparer les amandes de la farine. Après cette étape, les amandes sont cuites au feu de bois avec trois fois plus d’eau. Il faut noter que le temps de cuisson peut durer 5 à 7 heures.

Le lendemain au petit matin les autres étapes de la transformation peuvent continuer. Après la cuisson, il faut piller les amandes avec un peu de cendre ou du sable pour enlever les téguments et les rincer deux fois au moins avec de l’eau propre. C’est l’occasion pour Nassara de nous faire cette précision: « Ce sont ces grains de sable que vous retrouvez souvent dans votre « soumbala » lorsque le rinçage n’a pas été bien fait. »

Après le rinçage, il faut trier pour séparer les graines dures et noire des bonnes graines avant de passer au trempage. Le trempage consiste à garder les graines dans de l’eau pendant une ou deux heures. Après le trempage, on ramène les graines au feu avec deux fois plus d’eau pendant une ou deux heures.

En fin, on récupère les graines qu’on étale dans des calebasses ou sur des sacs ensuite l’on place un couvercle sur le tout pour que cela reste bien à l’abri de l’air dans un endroit bien aménagé pour la conservation et attendre trois à quatre jours pour que la fermentation se fasse. Après la fermentation, il faut sécher les graines au moins deux jours sur une tôle ou un sac avant de les constituer en boulettes ou les moudre pour obtenir de la poudre

Comment bien conserver le « soumbala »

Pour Sekongo Nassara,le « soumbala » se conserve dans des petits sacs en plastiques ou dans des bocaux en verre. Le produit peut se conserver un ou deux ans. Quant à la farine, elle peut se conserver plusieurs mois.

Les difficultés de commercialisation du « soumbala »

Pour Nassara les difficultés auxquelles elles sont confrontées sont multiples. L’on peut noter la disparition des arbres dû à la création de nouveaux champs à cela s’ajoute la difficulté de commercialisation  » la plupart de nos acheteurs sont quelques vendeuses que nous retrouvons sur nos marchés locaux avec en moyenne une commande par semaine ». Elle n’exclut pas le fait qu’elle reçoit certaines commandes de certaines villes de l’intérieur du pays mais de manière irrégulière.

Elle souhaite un appui du gouvernement ivoirien à fin d’acquérir des foyers améliorés pour économiser le bois et réduire le temps de cuisson.Une plus grande sensibilisation des populations sur les bienfaits du « soumbala » et amener d’éventuels acheteurs pour la commercialisation de ses produits.

Les vertus thérapeutique du « soumbala »

Longtemps rejeté par les populations, à cause de sa forte odeur,le « soumbala » se retrouve couramment dans certains ménage. Pour mieux comprendre cette attraction autour du « soumba », nous avons rencontrer docteur Tanoh  Pélagie médecin généraliste au CHR de korhogo, pour elle,le « soumbala » regorge plusieurs vertus thérapeutiques.

En effet, il permet de lutter contre l’hypertension artérielle, il favorise l’activité du cœur ainsi le que le fonctionnement du cerveau,il renforce les défenses immunitaires particulièrement en matière de prévention du cancer il prévient et réduit l’anémie.

Silué N’gana

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