Diplômée d’un master en pharmacologie, Tossou Sonita décide de se lancer dans l’entrepreneuriat en créant des emballages biodégradables pour répondre aux besoins des producteurs du secteur agroalimentaire. Avec « Fenou industrie » elle remporte le chèque de 25 millions de la Fondation BJKD. Mme Tossou a accordé une interview à VoixVoie De Femme.

Pressentez-vous à nos lecteurs

Je suis Sonita TOSSOU, une jeune béninoise de 27 ans. J’ai grandi à Cotonou dans un foyer de commerçants puisque mon père était commerçant et ma mère était vendeuse d’ignames dans le marché de Dantokpa. Depuis toute petite, j’avais l’habitude de travailler tout le temps aux côtés de ma mère. Après avoir bouclé mes études de Master en pharmacologie en 2016, j’ai voulu me lancer dans l’entrepreneuriat.

J’ai donc créé ma première start-up en 2016. Nous avons inventé le premier couscous d’igname à cuisson express. Aujourd’hui je dirige « Fenou industrie », une start-up qui propose des emballages agroalimentaires biodégradables. Nous employons quatre (04) personnes en temps plein et cinq (05) à dix (10) personnes à temps partiel.

Comment est venue l’idée de créer cette structure?

Nous avons remarqué qu’en Afrique, nous avons de très bons produits agroalimentaires dont la qualité n’est plus à prouver. Mais qui ont du mal à convaincre les consommateurs locaux et à s’imposer face à la concurrence internationale.  Nous avons remarqué que cela est dû aux produits qui sont mal emballés. C’est la raison pour laquelle, nous avons pensé à créer « Fenou industrie ». Pour permettre au secteur agroalimentaire de trouver l’emballage adéquat à leurs produits. Nous-mêmes en tant que transformateurs, on a été confronté à ce problème. Lorsqu’on a lancé nos produits en 2016, nous avons voulu avoir cet emballage unique, différent qui se démarque des autres produits, ce qui n’a pas été facile. Nous voulons aider également les entrepreneurs à avoir ces emballages adéquats à leurs produits, c’est pour toutes ces raisons que j’ai lancé cette plateforme.

Nous avons des clients un peu partout en Afrique telle que le Togo, Mali, Burkina Faso, la Côte d’Ivoire grâce à cette structure.

Comment avez-vous eu le financement pour démarrer ?

Nous avons débuté sur fonds propres. Mais à un moment donné nous avons été à court de moyens. Donc nous sommes allés vers les banques. Malheureusement cela n’a rien donné car elles ont du mal à faire des prêts aux start-up. Ce qui nous a amené vers les institutions de microfinance où nous avons reçu un prêt de 3 millions de francs CFA l’année dernière, mais avec un taux d’intérêt de 24%.

Quelles ont été les difficultés rencontrées

Notre véritable problème, nous n’arrivons pas à satisfaire les besoins des clients. Parce que nous avons une faible capacité de production par manque de moyen. Nous voulons élargir les zones de distribution de nos emballages. Et grâce à ce prix BJKD que nous avons remporté, nous allons pouvoir augmenter la capacité de nos productions. En achetant de nouvelles machines. Nous allons également finir la construction de notre unité de production que nous sommes en train d’agrandir. Nous sommes passé de 20 m2 à 100 m2 pour mieux satisfaire nos clients.

Mamadou Sanogo

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