Publié le 15 septembre, 2022

Elle s’appelle Yeo Makoura, sa principale activité, c’est la fabrication du savon noir sans soude fabriqué à partir du beurre de karité et de la potasse. Ne la cherchez pas ailleurs, à Korhogo, elle réside au quartier Tiekelezo où elle exerce avec amour cette activité de fabricant de savon noir depuis plus de 15 ans. Nous sommes allés à sa rencontre dans ses locaux. Yeo Makoura a décidé de se livrer à votre magasine voiedefemme.net en nous faisant découvrir ce noble travail.

 savon noir

Généralement présent sur les marchés locaux en Afrique de l’Ouest, le savon noir est pourtant méconnu par de nombreuses personnes.

À en croire Madame Yeo Makoura, la fabrication du savon noir exige la maitrise de plusieurs règles qu’il faut connaître au préalable. Première règle pour obtenir un savon de qualité, selon Mme Yeo, « une femme étant dans sa période de menstrues ne peut fabriquer du savon noir ». En sus, toujours selon ses dires, pendant la cuisson, il est interdit d’enlever des braises de feu sous la marmite. Et surtout, il faut être de bonne humeur. « C’est pour toutes ces raisons que vous verrez que cette activité est exercée généralement par les femmes âgées », affirme-t-elle avant d’ajouter que « une fois toutes ces conditions réunies, l’on peut commencer la fabrication du savon ».

Ingrédients pour la fabrique

Pour la préparation du savon, plusieurs ingrédients interviennent. Ce sont : le beurre de karité, de la potasse et de l’eau.

La potasse qui est de la cendre obtenue à partir de différentes matières comme la banane plantain, le cacao et bien d’autres arbres est un élément important dans la fabrication du savon noir. « N’importe quel type de potasse peut faire du savon noir, la seule différence reste la couleur du produit », explique-t-elle.

La fabrication en elle-même

Pour commencer la fabrication du savon, explique-t-elle, il faut mettre au préalable la marmite sur le feu et y ajouter le beurre de karité. Ensuite, laisser chauffer l’huile en la remuant fréquemment jusqu’à ce qu’elle fonde totalement.

Une fois l’huile fondue, il faut y ajouter la potasse et mélanger les deux ingrédients. « La potasse peut attaquer la peau, il faut donc porter des gangs en caoutchouc et ne pas les enlever avant la fin de la fabrication du savon ».

Puis, on laisse chauffer le mélange en le remuant fréquemment pendant 30 à 45 minutes en y ajoutant de l’eau mélangé à de la potasse.

En chauffant, la potasse absorbera l’eau et se durcira. Lorsque la potasse est durcie, elle est donc prête. Il ne faut pas laisser déborder le liquide si cela se devrait se produire, remuez-le jusqu’à ce qu’il se repose et raclez toujours les bords de la marmite.

En fin, dès que la potasse durcit, enlevez la marmite au feu et attendez que le contenu arrive à température ambiante. « Si vous utilisez des moules, déversez directement le contenu dans les moules », précise-t-elle. Dans le cas échéant, donnez la forme que vous voulez au savon.

Conservation

Concernant la conservation du savon noir, Madame Makoura affirme que plusieurs gestes sont à adopter. Par exemple, lorsque l’on utilise un porte-savon, il faut s’assurer qu’il y a des trous ou des fentes pour que l’eau puisse s’en échapper. Il faut garder le savon noir à l’abri de l’humidité, car s’il est mouillé, il peut commencer à fondre.

Parlant des bienfaits du savon noir, madame Yeo soutien que :<<le savon noir est entièrement biologique.>>en plus de cela, il nettoie la peau en douceur et lutte contre plusieurs problèmes cutanées comme la démangeaison et les teignes.il peut être appliqué sur le visage, les mains, la peau et les cheveux.il convient à la fois aux peaux sèches et grasses. Au niveau de sa commercialisation, elle mentionne un faible intérêt des populations pour le savon noir au détriment des savons de marseille. Elle note également une méconnaissance des bienfaits du savon noir par les jeunes filles.<<ceux qui ont utilisé mon savon pour la première fois reviennent toujours>>affirme-t-elle.

Lire aussi : Les vertus du savon noir 100% beurre de karité

Silué N’Gana (correspondant)

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