Publié le 24 janvier, 2022

Les années passent et rien ne change ! On prend des lois, on fait des communications pour les faire connaitre, malheureusement, on ne fait rien pour que leur application soit respectée par les usagers. Que ce soit la loi sur l’interdiction des sachets plastiques, celle sur l’interdiction des pétards et même celle sur la pollution de l’air par des véhicules âgés…aucune d’elles n’est appliquée. Devrons-nous accuser les populations qui ne respectent pas ces lois ou bien l’Etat qui ne met pas les moyens pour faire appliquer les lois qu’il prend ? Sinon pourquoi prendre des lois si on ne les applique pas ?

En effet, les usagers de la route sont constamment agressés par la fumée du gaz à effet de serre qui se dégage dans les échappements des véhicules sur les voies ivoiriennes. Un gaz dangereux pour la santé de l’homme et qui en plus, pollue l’air et détruit l’environnement.

Ah ces vieux véhicules !

Les Ivoiriens avaient cru bonnement qu’avec les deux décrets relatifs à l’importation et l’exploitation des véhicules sur le territoire ivoirien prises par le gouvernement ivoirien le 6 décembre 2017, lors du conseil des ministres, la solution pour soustraire de la circulation les véhicules qui ne respectaient plus les normes environnementales était toute trouvée. Que nenni ! On constate encore sur nos routes que ces véhicules continuent de circuler. Trainant sur leur passage cette fumée noire destructrice de l’environnement et pollueuse de l’air. Et même, durant la campagne contre l’incivisme sur la route projetée par le ministère en charge du Transport, les Ivoiriens avaient été rassurés que les vieux véhicules allaient être interdit de circulation dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Presqu’un an après, ces mêmes véhicules circulent en toute impunité sur les voies d’Abidjan. Qu’attend le gouvernement soucieux de la santé de ses populations pour faire respecter la loi anti-pollution de l’air par les vieux véhicules. Surtout ceux du transport en commun qui sont les minicars (Gbaka), les taxis compteurs et communaux. 

Quid des conséquences sanitaires !

La fumée noire dégagée par ces véhicules dont le moteur est pratiquement hors usage, devrons-nous le rappeler, est dangereux pour la santé. Cette fumée contient du gaz à effet de serre, un gaz toxique et très néfaste pour l’homme. Sans le savoir, ce pollueur de l’air fait de nombreuses victimes, dont des malades avec des problèmes respiratoires et cardiaques récurrents…. A longueur de journée, les populations aux abords des routes vivent l’enfer en respirant à petites doses ces fumées sorties des échappements de vieux véhicules.

Pourtant, une campagne de sensibilisation avait été faite par les autorités du ministère de l’environnement pour appeler les propriétaires de ces véhicules à se mettre à niveau des normes environnementales. Comme un effet de boule de neige, cette campagne n’a pas donné l’effet escompté.

Le deal de la visite technique

Moyennant de l’argent, les propriétaires de ces véhicules de plus de 15 ans voire plus continuent de réussir à leur visite technique. Un phénomène qui sévit dans le secteur du transport. Selon quelques indiscrétions, pour réussir cette visite, non seulement les propriétaires payent des dessous de table mais, ils empruntent aussi des pièces plus neuves de véhicules chez des mécaniciens. Un vrai réseau de faussaires qui ont trouvé une nouvelle parade pour contourner la loi sur l’âge des véhicules devant rentrer sur le territoire ivoirien. Pour éviter de subir cette décision, ces derniers achèteraient des anciennes voitures déjà immatriculées sur places qui ne fonctionnent plus mais qui ont leur papier. Ces véhicules vont être remplacés par de nouvelles-anciennes voitures en changeant le châssis et certainement d’autres pièces. C’est pourquoi, il n’est plus rare de voir dans la circulation un véhicule neuf mais qui porte une ancienne plaque d’immatriculation. C’est le système de la « Frappe ».

Il est donc temps pour nos autorités de s’attaquer à la racine du problème en empêchant que des véhicules vieux de plus de 15 ans n’aient plus leur visite technique. Ou du moins puisse circuler loin des grandes villes. La santé des populations y dépend…

Doriane Tiemoko (Stagiaire)

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