Publié le 27 septembre, 2021

Avec plus de 6000 unités industrielles installées sur le territoire national, la Côte d’Ivoire fait face à un risque de pollution notable. Ce nombre sans cesse croissant d’usines, signe de la vitalité de l’économie ivoirienne, invite les structures nationales de protection de l’environnement à redoubler d’effort.

Le Centre ivoirien antipollution (CIAPOL) retrousse les manches. Face à l’augmentation du nombre d’usines en Côte d’Ivoire, l’institution a redoublé d’effort, pour assurer sa mission qui consiste à veiller au développement durable. Le CIAPOL a en effet été créé en 1991 pour assurer la veille environnementale. « A tout instant nous devons avoir la qualité de l’environnement dans lequel nous sommes. La qualité de l’eau de l’air, des eaux et du sol… Nous devons avoir des données à tout instant », rappelait Dr Martin Dibi Niagne, le directeur de l’institution, devant un parterre d’opérateurs industriels lors d’un atelier à Daloa, le 16 septembre 2021. Le patron du CIAPOL, qui militent pour un partenariat renforcé avec les industriels, en a profité pour plaider en faveur d’un développement véritablement durable.

Trois piliers

« Le développement économique et social repose sur trois piliers : l’économie, le social et l’environnement. Si l’un de ses piliers n’est pas pris en compte dans le développement, on n’a pas le développement durable », faisait-il remarquer. Tout en regrettant que le dernier pilier, l’environnement, est très souvent négligé par la plupart des opérateurs qui ne pensent qu’à leur profit.

Le CIAPOL dénonce en effet « beaucoup de brebis galeuses dans le tissu industriel de Côte d’Ivoire ». « Leur action négative pourrait annihiler les efforts des bons élèves. Ceux qui agressent l’environnement nuisent à l’activité des industriels de bonne foi. Il fait féliciter les bons élèves. Mais malheureusement, les mauvais sont plus nombreux que les bons », révèle le Professeur Yapo Bernard, sous-directeur du laboratoire national du CIAPOL.

L’implication des industriels

A Daloa, lors de sa rencontre avec les industriels, le directeur du CIAPOL a fait savoir à ses hôtes que le développement durable en Côte d’Ivoire n’est pas une fatalité. Le défi peut bien être relevé, se dit-il convaincu. Mais à condition que tous s’y impliquent. « Les opérateurs ne doivent pas seulement s’intéresser qu’à la partie économique, la partie la plus rentable pour eux-mêmes », a exhorté M. Dibi. Pour relever ce défi, il suffit que tous ceux qui investissent pensent à l’environnement.  En commençant par respecter les textes en vigueur.   Le patron du CIAPO en a profité pour rappeler la procédure de mise sur pied d’une entreprise industriels régulière. « Quand un opérateur veut créer une industrie, après le CEPICI (Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire), il se rend à l’Agence nationale de l’environnement (ANE). Et là, il est à l’état de projet. L’ANE lui donne un cabinet pour réaliser l’Etude d’impact environnemental », indique-il.

Transparence

Après cette étape un comité interministériel se réuni pour décider s’il faut valider l’étude ou pas la demande. « Après sa validation, le ministre de l’Environnement donne un arrêté d’approbation. Et c’est à ce moment que l’opérateur peu installer son usine. Après cette étape, l’opérateur vient au CIAPOL. Qui lui donne une fiche de déclaration qu’il remplie pour préciser les intrants qu’il utilisera, l’espace qu’il occupera, les déchets qu’il rejettera, et comment ces déchets seront traités ». Après ces étapes, le CIAPOL établit une prescription technique. « Ces prescriptions techniques seront contenues dans l’arrêté que le ministre de l’Environnement va signer pour per ». Martin Dibi Niagne ne doute pas de la possibilité de parvenir à un développement durable dans son pays. Il suffit que les opérateurs fassent preuve de transparence en acceptant de fournir des bilans semestriels, conformément aux textes pris depuis 1994, dans le cadre du Plan national d’action environnemental (PNAE). Le CIAPOL, lui veut jouer sa partition. Depuis 1993 cette structure a mis en place un réseau national d’observation de l’Environnement à tout instant. « Ce programme consiste à collecter des données scientifiques, sur l’eau, l’air et le sol. Ces points de mesures permettent d’aide l’autorité à gérer les normes. Et à s’assurer que le pays respecte les normes du développement durable », soutient Dr Dibi qui espère que les industriels respectent leurs engagements.

Silué Fatogoma

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