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Publié le 6 décembre, 2022

L’asthme, selon les pneumologues, est la maladie la plus rependue en Côte d’Ivoire, avec un taux de prévalence de 20%. Soit environ cinq (5) millions d’Ivoiriens.

Sa prévalence en milieu scolaire est passée de 8 % en 1988 à 15 % en 2000. Dans le monde, sur 180 000 décès par an, un sur 250 est dû à l’asthme. A l’horizon 2025, ce sont 400 millions de personnes qui mourront d’asthme dans le monde. En Europe, on a au moins trois millions d’asthmatiques. En Afrique, sa prévalence varie de 4 à 22%. Une étude réalisée par le Pr Koffi et ses collaborateurs a démontré qu’en l’espace de trois ans, la prévalence de l’asthme avait varié en Côte d’Ivoire. Elle est passée de 18% en 1998 à 22,98 % en 2001 à Abidjan à cause de notre environnement qui est pollué.  Dr Coulibaly Souleymane et Yao Virgine qui sont tous des pneumologues, ne soutiennent pas le contraire. Ils attirent l’attention de la population sur certaines attitudes à éviter pour éviter ou faire face à l’asthme. 

Facteurs de la maladie

L’asthme est une maladie du système respiratoire touchant les voies aériennes inférieures et notamment les bronchioles. Il existe quatre signes permettant de découvrir si un sujet est atteint d’asthme. Le premier, c’est une ‘’toux sèche, souvent une quinte. Elle est nocturne ou se manifeste au petit matin’’. Le deuxième signe concerne l’essoufflement. Quant au troisième, il porte sur l’oppression du thorax. Enfin le quatrième, ce sont les sifflements. 

Selon Dr Coulibaly, ces signes surviennent pratiquement dans les mêmes conditions et sont provoqués par les mêmes facteurs. « Il y a beaucoup de facteurs qui interviennent comme la moisissure. Elle est nuisible et concourt au déclenchement de la maladie », précise-t-il. Il ajoute que : « la poussière dans les maisons constitue un facteur car elle contient des petites bêtes qui sont souvent dans la literie, les fauteuils et les moquettes ». Elle peut se déclencher également au contact des fumées de véhicules et de cigarettes, des substances provenant des animaux de compagnie tels le chien et le chat. Et même parfois des souris, des cafards morts, des fleurs. L’alimentation est aussi pointée du doigt. On peut citer l’arachide grillée, les crustacés, les glaces, le vin…  En somme, plusieurs facteurs de l’environnement immédiat de l’homme sont à la base de cette maladie. Evidemment donc l’hygiène doit être une priorité dans nos cadres de vie respectifs. 

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Pis encore, certains médicaments utilisés pour traiter d’autres maladies peuvent aggraver l’asthme. Il s’agit, entre autres, de l’aspirine et certains médicaments utilisés dans le traitement de l’hypertension, la pénicilline, etc. Les tuyaux d’échappement sont également indexés. 

Attitudes pour éviter la mort

‘’ Les études parcellaires réalisées chez nous montrent que pour une crise d’asthme, lorsque la personne reste plus d’une semaine dans un hôpital public, cela revient à plus de 100 000f CFA’’, déplore Dr. Coulibaly. 

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Pr. Aka Dengui, agrégée de médecine et présidente de la Sipp a levé un coin de voile sur le sujet, lors de la commémoration de la journée internationale de lutte contre cette maladie. « On ne peut pas guérir de l’asthme, car c’est une maladie caractérisée par une prédisposition génétique qui se réveille au contact de notre environnement ». 

Le gène de la maladie, à l’en croire, est ancré dans un chromosome. Ce qui pousse de plus en plus, de nombreux Ivoiriens à se rabattre vers la médecine traditionnelle. Car, on y promet la guérison rapide et à moindre coût. Pour Dr Yao Virginie, il est probable que certains médicaments traditionnels aient des effets thérapeutiques. Mais, déplore-elle, il faut éviter la publicité mensongère. « Ce que nous disons, c’est qu’on ne guérit pas de l’asthme, comme on ne guérit pas de la drépanocytose ou de l’hypertension. C’est une maladie caractérisée par une prédisposition génétique qui se réveille au contact de notre environnement.  Mais la prise de médicaments modernes permet de contrôler la maladie, d’éviter les crises et de mener une vie correcte y compris de pratiquer un sport’’, a-t-elle soutenu.  Quand au professeur Aka Dengui, il souligne qu’on peut contrôler l’asthme. C’est-à-dire amener le malade à mener une vie normale, conforme à celle d’un sujet sain du même âge et /ou avec les mêmes conditions sociales. Mais surtout, tout asthmatique doit impérativement avoir son inhalateur sur lui. 

Djolou Chloé

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