Publié le 18 novembre, 2020

L’Ecole ivoirienne de bijouterie et des métiers annexes (EIBMA) est un centre de formation des métiers de la bijouterie. Sa Directrice Bailly Bamba s’est confiée à VoixVoie De Femme ce jeudi le 23 novembre 2020.

Présentez-nous l’établissement ?

L’Ecole ivoirienne de bijouterie et des métiers annexes (EIBMA), a été créé en 1972 par l’Etat de Côte d’Ivoire.  Nous faisons l’enseignement uniquement de la bijouterie. On fait que de la bijouterie en général. Pour avoir accès à l’école, il faut être ivoirien, être âgée d’au moins 15 ans au plus 27 ans. Etre admis au concours organisé par le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle ; avoir un niveau minimum de la classe de 5è. En général, le concours est lancé après les examens à grands tirage de l’éducation nationale pour donner la possibilité à tous les élèves de la Côte d’Ivoire d’avoir accès aux établissements de la formation professionnelle. Actuellement nous avons 44 stagiaires (élèves) répartis en trois classes. Sur les 44 nous avons 30 filles. 1ère année, deuxième année, troisième années.

Nous somme un établissement public national notre mission nous permet de faire la production et la vente. Nous confectionnons les alliances et toute sorte de bijoux. Les clients peuvent venir passer des commandes à l’école pour obtenir un bijou.  Nous faisons des médailles de décoration, des trophées. Ces bijoux sont aussi bien faits par les stagiaires que par le volet production. Nous avons embauché des personnes pour ce volet production.

Nous disposons des machines de dernières générations dont une machine à commande numérique qui est capable de faire tout sorte d’objet personnalisé sous commande.

Combien de temps dure la formation ?

Il faut faire trois ans avant de passer le CAP. En première année, les élèves son en phase d’initiation. Ils travaillent sur le letton. Ils apprennent à limer à ciller les matières. En deuxième année, ils apprennent à souder et travaillent sur l’argent. En troisième années on considère qu’ils ont acquis tout ce qui est élémentaire c’est-à-dire le limage, le cillage, la soudure. Donc ils arrivent à fabriquer un bijou complet avec de l’or. Ils deviennent de vrais bijoutiers. Au bout de trois ans, ils sont opérationnels.

Vos étudiants ont-t-ils des débouchés au terme de leur formation ?

Tous les professionnels de la bijouterie que vous connaissez proviennent tous de EIBMA. Plusieurs anciens élèves stagiaires dont François qui a la bijouterie rubis sont d’ici.

Quels sont les valeurs que vous inculquer aux seins de cet établissement ?

Nos élèves sont encouragés à travailler sérieusement et honnêtement. Les personnes qui apprennent sur le tas le plus souvent ne savent pas non seulement faire la finition, et ne sont pas honnête.

Nous donnons plus de technique pour sortir un bijou vraiment différent des autres. En ville on parle de l’or 18 carats, mais le plus souvent il y a des problèmes avec certains bijoutiers. Quand on leur demande de faire du 18 carats, ils ne respectent pas. Ils font du 16 et empochent l’argent. Le profane ne reconnait pas une fois que ça brille il valide. Nous enseignons aussi les calculs, l’entrepreneuriat par exemple comment s’installer plus tard. Ils apprennent aussi l’alliage. Les bijoutiers qui n’ont pas fait de formation n’arrivent pas à composer le 18 carats, alors que nos stagiaires réussissent facilement à le faire.

Nous essayons de répondre aux normes internationales. Nos enfants apprennent à finir les bijoux selon les normes.

Quelles sont ces normes recommandées ?

Il y a l’alliage et le polissage. L’alliage. L’or à l’origine est de 24 carats. Le Carat est une mesure de pureté de ce métal précieux. Lorsqu’il sort directement du sol, on ne peut pas faire de bijoux. Il est très mou. Quand on l’utilise pour des bijoux, il n’y a pas de résistance. Au niveau international on a décidé de le rendre un peu plus dur. Il faut donc l’allier avec d’autres métaux pour le rendre en 18 carats ou en 16 carats par exemple. Non seulement ça diminuer sa valeur, mais ça le rendre un peu plus dur. C’est pourquoi on vient à 18 carats. Les bijoutiers qui n’ont pas fait l’école peuvent descendre jusqu’à 9 et vous faire croire que c’est du 18 Kara.

Le polissage, c’est la finition. Il ne suffit pas de faire sortir le bijou. C’est ça qui donne de la valeur au bijou.

Quel programme d’insertion mettez-vous en place ?

A la fin de leur formation tous nos stagiaires sont mis en apprentissage chez des professionnels. Nous sommes en collaboration avec le Syndicat des bijoutiers et tous nos stagiaires vont en stages. Lorsqu’ils reçoivent les jeunes, ils les mettent dans une sorte d’incubation. Au bout de quelques temps, le stagiaire est à même d’économiser de l’argent pour ouvrir son propre atelier. C’est comme cela que la plupart d’entre eux réussissent à s’installer, s’ils ne sont pas employés dans des bijouteries.  80% de nos stagiaires sont insérés, les 20% décident d’aller faire autres choses. Puisque le CAP c’est l’équivalent du BEPC.

Réalisés par Marina Kouakou

Ajoutez votre commentaire