Publié le 2 novembre, 2021

Dans les droits fondamentaux de l’enfant , le droit à la vie en famille est résumé comme ceci : « Tout enfant a le droit à être entouré de personnes qui l’aiment et qui s’occupent de lui, en premier lieu sa famille, ou des personnes chargées de la remplacer lorsque c’est impossible. » Mais très souvent c’est au sein de la famille que l’enfant est maltraité, discriminé. Lorsque le cocon familial censé protéger devient un calvaire que faire? Mme Pohann Odile Psychologue, formatrice et consultant nous en parle.

Selon-vous à quel moment peut-on dire qu’un enfant vie une discrimination en famille ?

On dit qu’un enfant vie de la maltraitance lorsque le parent met l’enfant à l’écart par rapport à un autre enfant. L’enfant se sent rejeté ou abandonné. Pourtant, tous les enfants ont les mêmes droits. Chaque fois qu’on ne respecte pas le droit d’un enfant par rapport à une situation ; on peut dire alors qu’un enfant est maltraité. Maltraité un enfant c’est aussi ne pas lui donner tout ce qui est attention, besoin matériel et immatériel.

Pourquoi y a-t-il des enfants maltraités dans certaines familles ?

Il y a des enfants qui subissent la maltraitance parce que cela peut être dû au comportement de l’enfant. Soit parce que l’enfant a un handicap mental ou un problème relationnel.

On prend par exemple un enfant qui a un handicap comme « enfant serpent et autre » nous constatons que le parent lui-même est dans une posture de rejet vis-à-vis de son enfant. Au lieu d’aimer ce dernier le parent préfère le considérer comme un enfant inutile pour la société. Il se demande pourquoi dépenser de l’énergie pour ce genre d’enfant ? Cependant, l’environnement aussi joue un rôle. Quand on prend la dimension culturelle par exemple les parents disent c’est un sorcier, un enfant qui ne peut qu’apporter de la malchance etc…

Par ailleurs ce n’est pas seulement à cause du comportement de l’enfant. Il y a des enfants quand il travaille bien à l’école, ils sont plus aimés que ceux qui sont en situation d’échec. L’injustice ça se voit surtout quand on fait des choses pour un enfant et pas pour un autre.

Doit-on condamné un parent qui méprise son enfant handicapé ?

Le parent peut ne pas le savoir parce qu’il se dit qu’un enfant doit être normal comme tous les autres. Chaque fois que le père ou la mère sent qu’il y a une anormalité le premier reflex c’est d’abandonner ou de rejeter. Toutefois cela dépend de la compréhension du parent, raison pour laquelle il ne faut pas condamner.

Comment savoir si un enfant subit une discrimination familiale ?

On sait qu’un enfant subit une discrimination en famille à travers Les comparaisons, le comportement vis-à-vis de l’enfant. En réalité on peut cacher les sentiments mais on ne peut pas cacher l’injustice. Pour savoir si un enfant n’est pas bien traité à la maison il faut se poser les questions suivantes : Comment je traite l’enfant ? Qu’elle est sa place dans ma vie moi-même le parent ? Comment je suis avec lui ?

Quelle conséquence psychologique peut avoir un enfant maltraité ?

Les conséquences sont nombreuses. L’enfant va se  demander « pourquoi on ne m’aime pas ». De manière consciente ou inconsciente c’est un enfant qui ne va pas avoir l’estime de soi. Il ne va pas se valoriser, c’est un enfant, qui sera toujours suiveur et non leader. Il aura une baisse du rendement scolaire.

Ces genres d’enfants sont beaucoup renfermés. Ils ont une personnalité marginalisée. Il y a des adultes qui ne sont pas capables de faire un choix aujourd’hui. Ils ont toujours besoin de l’avis des autres. Ils vivent dans le regard des autres. Ils ont une difficulté relationnelle.

L’enfant reste-t-il toujours dans une posture de trouble causé par la maltraitance ?

En effet Il y a toujours des solutions. Il y a des enfants qui ont une capacité de résilience quand ils grandissent. Mais un enfant qui n’a pas cette résilience à toujours une blessure. Raison pour laquelle on parle de blessure intérieure, les blessures que l’enfant a subi en famille. On perçoit parfois des comportements, ou on essaie de comprendre en interrogeant l’adulte ou encore l’adolescent en face de nous. Il y a des comportements qui vous montrent que ce jeune ou cet adulte n’a pas vécu une période heureuse pendant son enfance. La personne maltraitée reste à vie troublée. Parce qu’ à un moment donné de la vie, l’adulte prend conscience qu’il a un comportement qui n’est pas épanouissant donc il va voir un spécialiste. En un mot, l’adulte conscient cherche des solutions pour s’aider lui-même et son entourage. Mais l’enfant lui-même tant qu’il est encore dans cette période d’autonomie il ne peut pas.

Comment lutter contre ce phénomène de maltraitance ?

Un enfant doit être respecté dans tous ses droits, qu’il soit en situation d’anormalité ou de normalité. Le parent doit avoir le même comportement. La même justice pour ses enfants puisque le parent lui-même est éducateur. Il faut également accepter son enfant quoi qu’il en soit. Les enfants doivent être sur le même pied d’égalité qu’il soit l’enfant d’autrui ou non. Même si l’enfant a un handicap il a droit aux soins, à l’amour et à l’éducation. Aujourd’hui il y a des écoles pour ce type d’enfant qui n’est pas tout à fait comme les autres. Chaque fois que nous avons été face à un parent dans la situation où il ne sait pas quoi faire, on l’accompagne de manière psychologique et psycho-social.

Tiemoko Doriane (stagiaire)

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