Publié le 25 février, 2022

Les rumeurs des enlèvements se font plus persistantes ces derniers temps en Côte d’Ivoire et elles créent une véritable psychose au sein des populations ivoiriennes. Faut-il croire à toutes ces rumeurs ? Qui craindre ? Quel secteur d’activité est pointé du doigt ? … autant de questions qui taraudent l’esprit des Ivoiriens ?

Chauffeurs de taxi au banc des accusés

Le 31 décembre 2021, il a été rapporté la disparition d’une jeune fille de seize (16) ans. Les recherches policières effectuées suite à la saisine de son père le 12 janvier 2022, ont permis de la retrouver à Djorogobité (Cocody), cinq jours plus tard. Depuis ce temps, une poussée d’informations sur de supposés enlèvements pullule sur les réseaux sociaux. Chacun y va de ses affirmations, ses images, ses vidéos sur la toile pour alerter, dénoncer ou interpeller les usagers de taxi compteur. Aujourd’hui, plus qu’hier, force est de constater que les populations craignent les chauffeurs de transport en commun. Particulièrement ceux des taxi-compteurs. La rumeur dit de ces derniers qu’ils sont à la base de ces rapts, ces enlèvements de personnes. Vrai ou faux ? Jusqu’à présent aucun chauffeur de taxi compteurs n’a été présenté comme auteur de ce fait. La police fait-elle son travail ? Certaines populations pensent le contraire !

Dans un communiqué, suite à de nombreuses alertes, la Police nationale a rassuré des dispositions prises pour sécuriser les personnes et biens en invitant à plus de prudence. Une sortie qui a fait mouche au sein des communautés. Dans un tel contexte, comment se protéger des enlèvements ?

Des problèmes conjugaux objets de disparition  

Le 21 janvier 2022, un requérant a saisi les services de police pour signaler la disparition de son épouse, qui en réalité, s’était rendue à l’intérieur du pays pour passer le week-end. S’en suit, le 10 janvier 2022, l’époux d’une dame s’est présenté à la Direction de la Police Criminelle pour signaler la disparition de sa compagne. Les investigations menées pour élucider ce cas ont révélé que cette dernière avait quitté le foyer pour des problèmes conjugaux et n’avait fait l’objet d’aucun enlèvement. En effet, de nombreux cas similaires portent à croire que des personnes disparues ont été enlevées. Et pourtant ! 

Le cas de dame Ehouman

Cette affaire a créé le buzz et raviver les craintes des populations. Dans un audio, une dame aurait saisi la Gendarmerie de Djébonoua d’une plainte d’enlèvement dont elle aurait été victime. Les enquêtes menées, à cet effet n’ont pas permis à la Gendarmerie d’obtenir des indices fiables et concordants. Même la direction de la police s’est même mélanger les pinceaux en pondant un communiqué à ce sujet qu’elle a ensuite rectifié en précisant que l’enquête sur l’affaire se poursuivait. Alors qu’elle avait annoncé tonitruant quelques heures avant qu’elle était bouclée parce que les faits laissaient à douter. Le témoignage de dame Ehouman Christine qui serait victime d’enlèvement dans un taxi compteur à Abidjan Yopougon-Zone industrielle et qui se serait retrouvée à Djebonoua au centre de la Côte d’Ivoire après avoir passé des jours enfermée dans un camion puis tenue avec d’autres femmes dont une fillette dans des lieux secrets et sauvée par la magnanimité d’un des ravisseurs qui lui aurait épargné la vie, même s’il existe en des points un peu de doute,  ce témoignage est tout de même révélateur de la gravité de la situation. Et vient même confirmer que toutes ces alertes dans les réseaux sociaux et autres canaux de communication ne sont pas forcément des buzz. On peut douter sauf que ce phénomène n’est pas nouveau en Côte d’Ivoire.

Les demandeurs de rançons

Un enfant aurait été enlevé à Cocody et la ravisseuse aurait été interpelée à Abobo. Enlevé le mercredi 16 février 2022, cet enlèvement va se muer deux semaines plus tard par une demande de rançon d’un inconnu qui a contacté le père de l’enfant pour exiger de l’argent avant de de libérer le gamin. Une autre dame, celle-ci, fille de ménage à Bonoua, aurait enlevé un bébé. Arrêtée par la police à Divo, elle a avoué son forfait sous prétexte qu’elle voulait exiger une rançon aux parents du bébé. Autant de cas ces derniers jours qui créent la psychose au sein des populations.

Que dit la police ?

Au vue de tous ces vraies-fausses rumeurs et après l’examen de celles-ci, la police nationale a noté qu’il s’agit tout simplement de prétendus cas d’enlèvement. Tout de même elle a exhorté les populations, à dénoncer auprès de ses services tout fait susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique ou à la vie des citoyens.

En attendant, les taxi-compteurs sont accusés à tort ou à raison d’enlèvements orchestrés.

Bekanty N’ko  

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