« Notre rôle était de prendre en main ces enfants. Leur inculquer des valeurs civiques et citoyennes. Et s’assurer que ces enfants ne replongent plus dans la violence », a indiqué le ministre Touré Mamadou le 3 janvier dernier, lors de la remise aux parents des élèves des 70 présumés auteurs des congés anticipés.

Selon le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion jeune et du service civique, ces enfants qui ont subi une resocialisation au centre civique de Bimbresso, étaient sous mandat de dépôt et mis en liberté provisoire par la justice ivoirienne.  Il ne fallait pas plus pour que la propagation de vidéos et images sur le traitement de ces derniers suscite un débat houleux entre ceux qui voient de mauvais œil ce recadrage et ceux qui sont pour celui-ci. Que devait faire les autorités en pareil situation ? Exclure purement et simplement ces jeunes de l’école ou les recadrer en les formant à la discipline, au respect de l’autorité, des personnes qui les incarnent et sur les règles qui régissent la vie en société. Les avis sont partagés…

Bamba Issouf (Technicien en électricité) :

« Je trouve que cette manière est passive et moins répréhensive »

« Ce que le gouvernement a employé comme méthode est favorable. Cela permettra aux enfants de rester calme et de comprendre que la vie, ce n’est pas dans la violence qu’on réussit. Nous sommes tous passés par là, mais en aucun cas nous avons eu à poser ces actes. Je pense que ce traitement est encore mieux. On ne va pas parler de méthode sévère, non ! je trouve même que cette manière est encore passive, c’est moins répréhensive. Et ce n’est pas fini, il y a des sanctions qui doivent tomber encore. C’est en ce moment que leurs parents comprendront que l’éducation depuis la maison est importante. On paye les cours et eux ils vont à l’école pour réclamer des congés anticipés, ce n’est pas normal ! »

Traoré Séhioua (Informaticien) :

« Ce n’est pas méchant de la part du gouvernement, il faut les amener à comprendre ce qui est essentiel dans la vie »

« Les avis sont toujours partagés. Nous pensons qu’il faut commencer une chose pour aboutir à une solution finale. Il y a bien longtemps que ce phénomène dure dans notre système éducatif. Et nous remarquons que c’est beaucoup pendant les fêtes de fin d’année, ils veulent forcement aller en congés. Nous avons tous posé ces actes, nous sommes venus trouver cela au lycée. Je pense qu’il faut freiner on en a assez vu. C’est l’Etat qui décide des dates des congés et ils se doivent de les respectés. Souvent il y a des gens qui n’ont absolument rien à voir avec l’école qui poussent ces enfants à aller poser ces actes de violences. En ce qui me concerne, je pense que cette punition permettra aux autres de se ressaisir. Ils risquent même de devenir les ambassadeurs auprès de leurs camarades pour dire non aux congés anticipés. C’est dommage qu’ils n’ont pas mis la main sur tout le monde, mais on espère que ça va changer. Les élèves doivent se consacrer aux études plutôt que de créer des violences pour précipiter les congés. Ce n’est pas méchant de la part du gouvernement, ce n’est pas pour les tuer, c’est pour les former, les amener à connaitre et comprendre ce qui est essentiel dans la vie »

Aka Kadio Claude (Président de l’Opeeci) :

« Nous nous associons à cette méthode des autorités »

« Il faut éviter les débats, l’essentiel il faut que ces élèves reviennent transformés et conscients sur leur avenir. Ce sont nos enfants, c’est vrai, mais ils commencent a dépassé les bornes. C’est au vue de cela que, dans les débuts nous avons mis en place une commission de sensibilisation. Malgré tout, cela nous n’avons pas été écouté. Les conséquences ont suivi et nous avons tous constater : c’est le redressement à Bimbresso. Beaucoup ont été interpellé, il faut que ces enfants comprennent que leur rôle ne se trouve pas à Bimbresso, mais plutôt à l’école. Pour moi ce n’est pas un acte positive, très décevant de constater qu’au moment où les autres sont en fête de fin d’année, eux ils se retrouvent dans un centre de redressement ce n’est pas normal. Mais la situation oblige, je pense qu’au sortir de là, ils tireront les conséquences. Et prendrons les décisions qu’il faut pour que à leur sortie ils se bonifie. C’est notre rôle que nos enfants soient de bons élèves, donc nous nous associons forcement à cette solution des autorités. »

Késsé Michel (Etudiant en master 2, option Histoire) :

« La faute vient du gouvernement et le ministère de tutelle »

« Moi je pense plutôt que la faute vient du gouvernement et du ministère. Parce que de nos jours, avec les nouvelles lois qui ont été prise, un parent ou enseignant n’as pas le droit de frapper un enfant. C’est donc un laisser-aller qui nait. Les enfants deviennent incontrôlables, non seulement chez eux à la maison et dans leurs établissements. Ils s’adonnent à des actes de violences sans être réprimandés sévèrement par les enseignants. Dans le sens où la loi les protège. Moi je propose : un élève violent à l’école doit faire face à cette même loi qui le protège. Comme ça ces amis prendront conscience et ne vont plus répétés ces actes. Le centre civique n’est rien comparé à leurs actes ».

Dobo Christian (Artiste-peintre) :

« Le centre civique n’est pas la bonne solution »

« C’est vrai qu’après le centre civique et après deux semaines, ils ont été remis en liberté. Moi je pense que c’est peu. Il faut aller au-delà, l’Etat doit renforcer la présence des forces de l’ordre dans les établissements déjà à l’approches des congés. Il faut taper dur, comme ça leurs parents comprendront. Et déjà depuis la maison, vont sensibiliser leurs enfants à ne pas poser ces actes. Il faut les attraper et les traduire devant la justice. Ce sont des actes de vandalisme. Si ces élèves posent ces actes, je me dis c’est parce qu’ils ne sont pas conscients de leurs études. Donc l’Etat doit leur apprendre et leur montrer l’importance d’aller à l’école. Suivre dans le respect ses enseignants et les décisions du ministère. La solution du ministère pour cette année est peu, nous attendons de voir les résultats, les congés à venir. Mais il faut partagés les responsabilités de tout un chacun pour mettre fin à ce phénomène de congés anticipés. »

Bekanty N’ko (stagiaire)

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